Patrick Canac a lancé les Musicales du Luberon en 1989, un rapide calcul révèle que cet été ce sera la 30e édition.  Elle attend quelque 5000 auditeurs qui devraient répondre à une affiche alléchante avec bon nombre d’artistes à la réputation assise, voire qui conduisent une carrière internationale de premier plan, comme le mezzo-soprano Karine Deshayes que l’on trouvera en récital et dans la Petite messe solennelle de Puccini.

Lui assure qu’il n’est pas musicien, n’hésitant pas à plaisanter à ce sujet : « Mes seuls instruments sont mes oreilles. »

C’est le plaisir d’écouter de la musique qui a incité Patrick Canac, chef d’entreprise, à la retraite depuis, de se revêtir le costume d’organisateur de spectacles. Il confie qu’en 1989, il y avait moins de festivals qu’aujourd’hui : « On peut dire qu’en 30 ans, rien n’a changé fondamentalement. Si moi. Car on début on fait par amour de la musique, mais plus on avance plus on constate son ignorance et plus on est passionné et plus on a envie de découvrir. Et les musiciens que l’on côtoie sont d’une grande qualité, on a envie de les rencontrer. »

Il précise toutefois que le festival ne se limite plus aux dates estivales : « Maintenant nous avons une programmation toute l’année avec des concertinis ou des conférences. Qui attirent de plus en plus de  monde. Mais vous savez rien n’est simple pour attirer le public. »

L’argent reste le nerf de la guerre pour les Musicales du Luberon avec un budget de 200000 euros à équilibrer : « Les subventions sont de 65000 euros, la billetterie représente 70000 euros et le solde est du mécénat. Surtout que nous voulons faire attention au prix avec une entrée à 5 euros pour les moins de 18 ans et sans dépasser 50 euros pour les autres places. Bien réfléchi ce n’est pas cher bien qu’on dise que la musique classique c’est cher et s’adresse à une élite. Une place pour un concert de rock ca peut aller jusqu’à 200 euros. »

Patrick Canac avance une idée pour tenter de rajeunir le public et être plus actif avec le jeune public : « Nous sommes dans une société où tout est communication et événement. A nous de faire penser que chaque rendez-vous est un événement. »

Patrick Canac n’oublie pas le bon sens non plus : « Nous sommes en relation avec la communauté de communes du pays d’Apt et son Conservatoire de musique pour dire aux jeunes étudiants c’est bien d’apprendre à jouer ou à chanter, mais c’est aussi important d’aller voir et d’entendre pour aider à progresser.»

Propos recueillis par Bruno ALBERRO

 

Au programme :

Le festival des Musicales du Luberon fête ses trente ans cet été avec sept dates :

  • Samedi 23 juin à 18h30 : concertini avec le soprano Hélène Carpentier annoncé à l’Hôtel des Bories de Gordes
  • Samedi 21 juillet à 21h45 au théâtre des Terrasses de Gordes avec  » Correspondances : A bas le SMS, Tout s’affaiblit, tout disparaît.
    De nous, il faut que quelque chose reste « , un spectacle lyrique mis en scène par Nadine Duffaut, avec Julien Coll au piano, le soprano Ludivine Gombert, le ténor Julien Dran et Fiona Mc Gown.
  • Mercredi 25 juillet à 21h30 à la Carrière de Lacoste,  » Le dos transfiguré » avec au piano Edna Stern et la danseuse étoile Agnès Letestu et Tom Klefstadt, premier danseur.
  • Samedi 28 juillet à 19 heures à l’Église de Ménerbes, hommage à Leonard Bernstein avec le clarinettiste Pierre Génisson et le pianiste  François Chaplin.
  • Lundi 6 août à 21h30 au Théâtre des Carrières des Taillades Karine Deshayes et Delphine Haidan dans « Deux mezzos, sion rien ».
  • Mercredi 8 août à 21h30 au Théâtre des Carrières des Taillades « La Petite messe solennelle »  de Rossini, dirigée par Samuel Coquard avec Karine Deshayes, Delphine Haidan, Sébastien Guèze et la basse Guilhem Chalbos-Bernard.

Renseignement au 04 90 72 68 53 | 06 85 68 65 34.