Fiona McGown est invitée à la dixième édition « Les Saisons de la voix » qui se déroule à Gordes (84). Festival présidé par Raymond Duffaut, dont le nom est attaché aux Chorégies d’Orange et à l’opéra du Grand Avignon, les deux maisons opératiques qu’il a dirigées. Le mezzo-soprano Fiona MwGown est attendu le samedi 21 juillet au théâtre des Terrasses à Gordes dans un concert titré Correspondances. La chanteuse lyrique coudoiera le soprano Erminie Blondel, le ténor Julien Dran, mais aussi d’autres artistes de sa génération comme Stéphanie Guérin ou Julien Coll.

Son nom de McGown est écossais, sa mère, elle, est bretonne. Ne vous étonnez pas alors si Fiona McGown se présente comme passionnée, avec, dans l’esprit, des vents de tempête qui soufflent sur le granit celte qui l’a façonnée. Bien qu’elle confie ne pas parler le gaélique, ni celui de l’Armorique, ni celui d’Outre-Manche. Après une année à Leipzig, elle a fait le choix de vivre à Paris pour faciliter sa vie professionnelle
Fiona McGown avance doucement vers ses trente ans, sereine quant à son avenir, sans avoir l’angoisse du téléphone pour lui annoncer un contrat ou une audition : « Ça n’empêche pas que j’aime bien le téléphone. J’ai eu la chance de travailler avant d’entrer même au conservatoire de Paris, et ensuite j’ai pu avoir encore des contrats pendant ma formation. Je fais confiance à ma bonne étoile ; et puis, il n’y a pas de raison que ça s’arrête. »
Elle balaie d’un geste la mauvaise fortune des budgets de la culture qui se resserrent : « Il y a moins de travail qu’avant et moins d’argent pour les associations, mais on trouve toujours des choses nouvelles qui se font. Les budgets sont peut-être plus réduits mais l’important est la qualité. On dit que les maisons d’opéra invitent plus volontiers les chanteurs étrangers, c’est sans doute vrai quelque part. D’un autre côté, nous étions dans une production à Salzbourg et la majorité des chanteurs étaient français. »
Pour la troisième fois, en quelques mois, Fiona McGown sera sur scène à Gordes au cours du festival des Saisons des voix qui fête ses dix ans : « J’ai participé au concours à l’automne ce qui m’a permis d’obtenir un concert au printemps et de participer le 21 juillet à « Correspondances ». »

Fiona McGown voit dans une participation au concours de chant une possibilité de faire connaître : «C’est intéressant toutes ses rencontres. Néanmoins, je conviens que c’est délicat d’être comparée à d’autres artistes. On n’est pas des chevaux de course ; et bête de concours, ce n’est pas ma mentalité, mais il faut aussi regarder le bon côté des choses. A un concours, même si je n’avais pas été primée, j’ai eu de la chance. Dans le jury, il y avait une journaliste de France-Musique et elle  m’a invitée dans une émission en direct. C’est cela aussi les concours: des rencontres qu’on ne ferait sans doute pas ailleurs.»
Outre Gordes, ce mois de juillet, Fiona McGown ajoute que l’Opéra de Marseille l’accueillera pour un concert le 23 mars 2019 ; avant cela on pourra l’entendre le 10 novembre prochain aux Saisons musicales du Luberon.

Bruno ALBERRO

En bref: Les Saisons de la voix à Gordes présentent :

  • le mercredi 18 juillet à 21h45 : « Une nuit chez Offenbach » avec Erminie Blondel, Ambroisine Bré, Florian Laconi et Marc Scoffoni ;
  • le samedi 21 juillet à 21h45 : « Correspondances » mis en scène par Nadine Duffaut, coréalisé par les Musicales du Luberon, avec Ludivine Gombert, Julien Dran, Stéphanie Guérin, Fiona McGown et Julien Coll.

Renseignement au 04 90 72 02 75 ou à www.lessaisonsdelavoix.com