Onze jours, déclare Rossini ! Treize jours, précise Stendhal. En tout cas, c’est court pour écrire un opéra. C’est pourtant le défi relevé par le compositeur italien Gioachino Rossini (1792-1868), en 1816, quand il présente à Rome Le Barbier de Séville, un opéra-bouffe inspiré de la pièce éponyme de Beaumarchais. Ce sera aussi le second opéra donné aux Chorégies d’Orange les mardi 31 juillet et samedi 4 août à 21h30 au Théâtre antique.
Jean-Louis Grinda, directeur du festival lyrique, a confié la mise en scène du Barbier de Séville de Rossini au Vénitien Adiano Sinivia. Il reprendra à Orange sa création de 2009, présentée alors à Lausanne où les deux actes se déroulent dans des décors de Cinecittà à Rome; quand le cinéma italien et plus encore ses comédies éclairaient les salles obscures. Fiat 500, cuisine en Formica ou encore une Vespa sont intégrées au décor pour situer l’ambiance.

Le réalisateur, aidé par Enzo Iorio pour la scénographie, justifie cette transposition de l’argument qui se déroule initialement dans l’Espagne du XVIIIe siècle : « Le Barbier est une comédie. Je l’ai imaginé proche d’une Commedia dell’arte, mais aussi en rapprochant cet opéra-bouffe de l’énergie qui existait dans les studios de la Cinecittà avec les Fellini, Mastroianni ou Sordi. Ces années 50, 50 et 70, c’était une époque incroyable pour l’Italie.»
Une fois n’est pas coutume, le metteur en scène sera sur le plateau au milieu des quarante choristes, vingt figurants et les huit solistes, dans son fauteuil : « Je n’ai pas osé marqué mon nom dans le dos du fauteuil. J’apparais comme Hitchcock dans ses films. Je pourrais aussi guider les chanteurs, car on n’a pas beaucoup de temps de répétition. Deux ou trois semaines seraient mieux. J’espère qu’on arrivera à régler tous les détails.»
Décidément le Barbier de Séville vit dans l’urgence permanente.
Il est vrai aussi que le réalisateur avait imaginé le Barbier pour un front d e scène de 12 mètres et qu’il doit le jouer ou le faire jouer sur un plateau de 67 mètres de long et de 16 mètres de profondeur. Des éléments de décors seront ajoutés, comme des vidéos rappelant les productions cinématographiques de l’âge d’or italien.
Pour sa direction d’acteurs Adriano Sinivia compose avec le chef d’orchestre Giampaolo Bisanti qui, comme le metteur en scène, fera ses premiers pas dans la fosse antique orangeoise, devant l’Orchestre national de Lyon et les Chœurs des opéras d’Avignon et de Monte-Carlo.
Les rôles-titres ont été attribués au jeune ténor roumain Ioan Hotea pour interpréter le comte;  le baryton Bruno De Simone chantera Don Bartolo ; Rosina sera interprétée par le soprano Olga Peretyatko, le baryton Florian Sempey campera Figaro, le barbier de cette bonne ville de Séville.
Le personnage d’Ambrogio revient au scénographe Enzo Iorio qui se partagera entre la scène et les coulisses.

Bruno ALBERRO

 

En bref : Les Chorégies d’Orange présentent Le Barbier de Séville de Rossini les 31 juillet et 4 août à 21h30 au Théâtre antique ; deux récitals à 18 heures dans la cour Saint-Louis les 31 juillet avec le soprano Eva-Maria Westbroek et le 4 août avec le baryton George Petean.
Le vendredi 3 août à 21h45, un ciné-concert avec la projection de Fantasia Disney dirigé par Didier Benetti devant l’Orchestre national de Lyon.

Renseignement au 04 90 34 24 24 ou à www.choregies.fr