Soirée indéfinissable (ou presque) mercredi 25 juillet à la carrière du château de Lacoste en Vaucluse. Le plus souvent, dans un spectacle choral, la musique est au service des oeuvres et des artistes. Ce sentiment diverge au sortir de Duo (s) Transfiguré, pour cette soirée des Musicales du Luberon, qui fête sa 30e édition. Le président Patrick Canac avait invité la danseuse étoile Agnès Letestu et son alter-ego du Royal ballet de Londres : Rupert Pennefather. Solos et duos évoquaient les amours des « Je t’aime moi non plus » très classiques dans la forme et dans le fond. Sous le regard du spectateur, chorégraphies réglées et techniques au langage simple et efficace, gestique appliquée et pas combinés. Le final, Dos à do, dessiné par Jean-Claude Gallota apporte cette touche de fantaisie et libère les corps et les sourires, soufflant la joie de vivre pour dépasser les contraintes de la seule esthétique.

Dans ce Duo (s) il fallait dépasser le regard et écouter l’ombre d’où s’envolaient les triolets et les arpèges sous les doigts d’Edna Stern, la pianiste invitée à accompagner les étoiles. La petite lumière pianistique a illuminé les gradins prêtés par Pierre Cardin qui servait d’écrin à ce rendez-vous. Au cours des interludes, Edna Stern emportant le public dans un voyage sous la voie lactée transfigurant Bach, Chopin, Scriabine ou cette Fantaisie de Bach revue par Liszt. On se laisse prendre par la main pour l’accompagner sous le Clair de lune, promenade sentimentale de Claude Debussy. Dans l’obscure, sous ses doigts de fée, ce beau voyage offert par Edna Stern scintille encore.

Bruno ALBERRO

 

En bref : Les Musicales du Luberon célèbre la Nuit américaine  pour un hommage à Bernstein, pour ses 100 de sa naissance, samedi 28 juillet à 19 heures à l’église de Ménerbes ; Deux soirées aussi à 21h30 au Théâtre des Carrières des Taillades  avec « Deux mezzo-soprano sinon rien » lundi 6 août et le mercredi 8 août la Petite messe solennelle de Rossini.

Renseignement au 04 90 72 68 53 ou à www.musicalesluberon.fr