Olga Peretyatko incarne Rosina dans le Barbier de Séville aux Chorégies d’Orange, donné au théâtre antique. Un lieu chargé d’histoire pour le soprano russe. Elle s’y était produite en 2012 avec Musiques en fête, émission de France 3, captée en direct de la scène romaine.

Olga Peretyatko montre son bras, couvert de frissons, quand on lui rappelle l’avoir entendue dans l’émission télévisée depuis le Théâtre antique d’Orange : Musiques en fête : « C’était en 2012, je me souviens encore de ce que j’ai ressenti. » Elle est à l’affiche des Chorégies d’Orange les 31 juillet et 4 août dans le Barbier de Séville de Rossini.

Elle se refuse le terme de diva d’ailleurs elle retourne même cette question en demandant même notre définition de ce mot, tout en mimant les gestes capricieux ou évaporés d’une star. « Je suis une chanteuse. Soprano », mime-t-elle, amusée.

A la table de presse, d’aucuns attendent alors qu’elle se classifie comme soprano et de d’opter entre lyrique, spinto, dramatique ou colorature. Droit dans les yeux de son interrogateur, Olga Peretyatko reprend à son compte l’analyse de Maria Callas : « Quand on n’a plus l’agilité dans la voix, il faut arrêter de chanter. Je trouve que toutes ces catégories sont restrictives.»
C’est aussi simple que ça.

Olga Petretyatko chante dans le Barbier de Séville aux Chorégies d'Orange.

Olga Petretyatko chante dans le Barbier de Séville aux Chorégies d’Orange.

Et puis, même si son agenda est copieusement rempli, Olga Peretyatko a retenu l’adage : nul n’est prophète dans son pays : « Une carrière dépend de là on la commence. Et puis on voit bien en lisant les critiques qu’un a aimé et pas l’autre. La musique, c’est subjectif.»
Elle rappelle au besoin qu’elle a commencé le chant à Berlin une ville rejointe de sa Russie natale, en accompagnant son ami violoniste : « J’ai passé une audition au Conservatoire. C’est ainsi. »
Elle n’a pas oublié non plus la fois où elle est allée chanter dans une maison de retraite à l’invitation d’une amie infirmière dans cet établissement : « Il y avait une personne de 85 ans qui souffrait énormément et qui me dit qu’en m’écoutant je l’ai soulagée. C’est pour ça que je pense que l’opéra n’est pas simplement un divertissement, même s’il y a cent ans, c’était un divertissement car il n’y avait de pop music, de comédies musicales et de télévision. Maintenant je conçois que c’est difficile pour un spectateur de se concentrer pendant toute la durée d’un opéra.»
Parmi les compositeurs qu’elle interprète, Olga Peretyatko a une préférence pour Rossini sans doute d’avoir interprété onze de ses personnages: «Je trouve qu’il peint bien les femmes. De Rosina (Du Barbier de Séville) il n’en fait pas une coquette, mais une femme intelligente. »

Bruno ALBERRO

En bref: Les Chorégies d’Orange présentent « Le Barbier de Séville » de Rossini les mardi 31 juillet et samedi 4 août à 21h30 au Théâtre antique.

Renseignement au 04 90 34 24 24 ou par Internet à www.choregies.fr