Gaspard Dehaene est annoncé au festival de Liszt-en-Provence, dirigé par Thérèse Français, le dimanche 5 octobre à 21 heures au château Saint-Estève à Uchaux. Le pianiste est content que la responsable de l’association n’ai pas su pas au moment de son engagement qu’il est le fils d’Anne Queffelec et le neveu de Yann, l’écrivain prix Goncourt. Une discrétion qui lui va bien pour faire sa voie tout seul.

Dans le milieu artistique, d’aucuns prendraient le nom le plus célèbre de la famille pour faire son chemin, voire un prénom quand le nom était bien établi. Comme celui de Queffelec dans l’univers pianistique. Gaspard Dehaene préfère avancer avec le sien propre, et se faire à la fois un nom et un prénom. Alors quand des organisateurs de festival ou de concert ne l’associe pas à Anne sa mère il ne s’en offusque pas: « Ça me dérangerait d’être invité comme fils de… Ca m’a fait plaisir que Thérèse Français ne m’est associé pas à ma mère.»

Il reconnaît que la voie de concertiste qui s’est tracée n’est pas facile aujourd’hui : « Il est difficile aujourd’hui de se faire une place car il y a beaucoup d’excellents musiciens. Peut-être qu’il faudrait alors qu’il y ait plus de concerts afin que tout le monde puisse jouer et donner du plaisir aux auditeurs.  Chacun pourrait trouver sa place. La musique est un moment de partage.»

Gaspard Dehaene refuse de parler de concurrence : « Bien sûr, elle existe, mais c’est bien aussi de parler entre collègues. »

A Liszt-en-Provence, Gaspard Dehaene a choisi un programme romantique avec la transcription pour piano de Liszt de l’opéra Tannhauser de Wagner : « Je donnerai aussi l’avant dernière sonate de Franz Schubert. A mon sens, il faut proposer un programme connu, mais au piano, les chefs d’œuvre sont inépuisables. »

Gaspard Dehaene ne cache pas que le disque a changé l’écoute en concert : « Le public est souvent habitué à une version repère. Nous devons arriver à lui faire comprendre qu’il y a d’autres façons de jouer une œuvre. Que chaque instrumentiste l’interprétera différemment. Se cantonner à une seule version serait dommage, je crois qu’il faut rester disponible pour les nouveautés. »

Si certains concertistes refusent d’avoir leur instrument chez eux, Gaspard Dehaene possède un piano chez lui : « Mais parfois, j’aimerais bien me déplacer pour travailler. En fait il n’y pas de règle. Il faut prendre la position qui convient le mieux à la personnalité de chacun. »

Bruno ALBERRO

 

En bref : le programme de Gaspard Dehaene en concert à Liszt en Provence dimanche 5 août à 21 heures :

  • Schubert : Mélodie Hongroise D817 ; Sonate en la majeur D959
  • Debussy :  Children’s Corner
  • Schubert/Liszt : Deux Lieder : Auf dem Wasser zu singen ; Aufenthalt
  • Wagner : Sonate en la b majeur : « Eine Sonate für das Album von Frau M.W. »
  • Wagner/Liszt : Tannhäuser, Ouverture.

Renseignement au 04 90 40 60 94 ou www.lisztenprovence.fr.

Crédits photos Laurent Bugnet