Larissa Rosanoff est russe de naissance bien qu’elle ait grandi en France quand son père a trouvé un poste de phycisien au CERN (Conseil européen pour la recherche nucléaire) près de Genève. Elle est aussi soprano. Accompagnée au piano par la Japonaise Ayako Takahashi, elle donnera un récital le samedi 11 août à 11 heures, place Xavier Battini à L’Isle-sur-la-Sorgue (84).

Un père physicien russe nobélisable et son travail au CERN, pour elle une formation lyrique à Lausanne et à Genève, assortie d’un diplôme avec les félicitations du jury, on peut penser que la vie de Larissa Rosanoff est un fleuve tranquille, surtout quand les conversations avec la jeune femme se jalonnent de rires et de joie de vivre. Surtout pour un artiste lyrique qui continue à travailler et entretenir sa langue maternelle, quand on sait que le directeur d’opéra préfère des chanteurs qui comprennent ce qu’ils disent plutôt, que ceux qui se contentent d’onomatopées : « Le russe est comme l’italien, une langue ouverte, au contraire du français ou de l’anglais. »
Une carrière se fait souvent dans la région où vit son agent. Celui de Larissa Rosanoff habitait l’Italie. Tout alla bien, pendant dix ans, suite à des concours ou des engagements dans les maisons italiennes surtout. Le jeune soprano qui garde  intact les souvenirs d’un concert  pour s’être échauffée la voix sur la piano de Puccini. Celui dont il disposait quand il a composé La Bohème dans une villa toscane : « En Italie, j’ai travaillé aussi avec les Mauro Buda, Piero Terranova, Patrizia Morandini, Guiseppe Sabbatini ou Luigi Alva. Ils avaient coudoyé la génération précédente des Mirella Freni. Ils m’ont été de bons conseils. »
La crise qui s’étend dans les théâtres italiens a obligé Larissa Rosanoff a cherché  de nouvelles scènes après avoir pris une vingtaine de rôles : « A la fin les cachets devenaient infimes. On comprend que certains grands noms ont arrêté et refusé d’accepter une aumône. Après dix ans de carrière en Italie, j’ai pris un agent ici en France qui est en  relation aussi avec les Etats-Unis et le Canada. »
Larissa Rosanoff explique que depuis cinq ou six saisons elle produit un récital sur les rôles tournés vers la France justement : « Par exemple celui de Musetta dans la Bohème puisque l’action se déroule à Paris. En fait nous reprenons des airs moins connus du répertoire habituel des concerts. J’aime beaucoup Mireille, l’opéra de Gounod, trop peu joué à mon goût. Nous l’avons donné la saison passée à Genève.On reprendra aussi des airs de l’opéra d’Offenbach Les Brigands. Cet opéra comique a inspiré Bizet pour composer Carmen. Les Brigands, c’est beaucoup plus drôle. On le voit peu car il y a onze ténors solistes. Trop cher.»
Le soprano rappelle qu’elle a rencontré Ayako Takahashi au conservatoire des Hutes études à Genève: « C’est une très grande pianiste diplômée comme soliste et qui a obtenu le prix spécial. Elle a aussi gagné de nombreux prix et concours au Japon comme en France. »

Bruno ALBERRO

En bref: « Mes héroïnes d’opéra » sera le thème du récital du soprano Larissa Rosanoff et de la pianiste Ayako Takahashi. Ce concert se déroulera le samedi 11 août 2018 à 20h30, Place Xavier Battini à l’Isle-sur-la-Sorgue, pour explorer les vies tourmentées des héroïnes d’opéra.

En première partie, on pourra entendre un duo piano / violoncelle, à 19h30, avec Jean-Michel Robbe, professeur de piano et titulaire des orgues de Saint Michel de Frigolet et Evelyne Robbe, professeur de violoncelle.

Renseignement au 04 90 38 04 78 ou par Internet à www.oti-delasorgue.fr