Li Biao est compositeur et chef d’orchestre chinois. Il était invité par l’opéra de Marseille pour ouvrir la saison. A son programme Ragtime suite une de ses compositions qu’il a interprété au xylophone, entouré de ses collègues percussionnistes de la phalange phocéenne. Rencontre à son hôtel avant le concert donné ce 16 septembre au Silo. 

Est-ce que vous êtes souvent invité en France?

Pas très souvent. Mais les six dernières années, je suis venu une fois par an et depuis quatre ans tous les deux ans à Marseille.

Vous sentez-vous ambassadeur de votre pays et comment se développe la musique classique en Chine?

Non, pas du tout. Nous avons beaucoup d’ambassadeurs, je fais seulement mon travail. J’aime venir dans votre pays où j’ai beaucoup d’amis. J’aime l’art en premier, la beauté, la tradition musicale, sa table et ses vins.

La musique classique progresse très vite en Chine. Il y a plus de dix millions d’enfants qui apprennent un instrument. Il faut se souvenir que pendant longtemps on n’avait droit qu’à un enfant. Les parents voulaient le mieux pour lui. En conséquence, le public pour la musique classique est jeune.

Quand on dirige votre musique, êtes-vous critique ?

Interpréter sa propre musique est déjà difficile. Je peux donner mes suggestions en laissant une liberté au chef d’orchestre. C’est bien que la musique soit interprétée et qu’on ne la joue pas de la même façon.

Bruno Alberro 

Au programme : Li Biao a dirigé d’une baguette quasi pédagogique l’Orchestre de Marseille pour un programme Ravel avec le Tombeau de Couperin, le concerto pour violon de Prokofiev où il dirigeait le violoniste russe Dmitri Markhin, et Le tableau d’une exposition de Moussorgsky. Une lecture juste, sans fioriture, relevant et soutenant les pupitres sollicités par l’orchestration faite par Ravel en 1922. La musique avant tout.

Dans le Ragtime suite de sa composition Li Biao a montré sur son xylophone et entouré des autres percussionnistes de l’opéra de Marseille qu’il était avant toute chose un percussionniste de tempérament. 

A venir

L’opéra de Marseille présente du mardi 2 au mardi 9 octobre Simon Boccanegra de Verdi dans une mise en scène de Leo Nucci avec Olesva Golovneva, Juan Jésus Rodriguez ou Nicolas Courjal.  

Le samedi 6 octobre : concert des Voix Nouvelles avec les soprani Hélène Carpentier et Caroline Jestaedt, la mezzo-Soprano Eva Zaicik, le ténor Florian Laconi et le baryton Anas Seguin.

Renseignement au 04 91 55 11 10 ou 04 91 55 20 43  ou par Internet à Opéra de Marseille