Chloé Chaume fait partie de cette jeune génération française de chanteuses lyriques. Le soprano a été remarqué à Musiques en fête, émission diffusée par France 3 depuis le théâtre antique d’Orange. Pour la saison 2018-2019, on pourra l’entendre dans Marguerite dans Faust de Gounod les 5 et 7 octobre à l’opera de Reims puis les 19, 21 et 23 octobre à l’opéra de Metz. Elle est à l’affiche du Magnificat de José Cura à la Filature de Mulhouse les 8 et 9 mars.

Tout de bleu vêtu, le soprano Chloé Chaume s’est fait remarquer au théâtre antique d’Orange, d’où était captée l’émission télévisée « Musiques en fête », diffusée en direct sur France 3 le 20 juin dernier.

Plus d’un million  de téléspectateurs, et parmi eux quelques directeurs de maisons d’opéra sans doute, ont regardé les trois heures de représentation et les nombreux chanteurs qui se sont produits. Chloé Chaume prend cette émission, de grande diffusion de son art, comme une chance qui nourrit son optimisme.

L’optimisme, une qualité nécessaire pour un chanteur dont la patience est de rigueur : « C’est vrai qu’une grande partie de notre métier est d’attendre. Etre optimiste, c’est important. Je le travaille avec la méditation et la sophrologie que je pratique régulièrement. Il faut que ça devienne une seconde nature pour ne pas lâcher prise. »

Chloé Chaume en concert au Beausset dans le Var le 17 juillet 2018

Crédit photo Olivier Carreiro

Chloé Chaume travaille donc sur elle pour éviter l’angoisse du téléphone qui ne sonnerait pas : « Il faut passer des auditions, faire des concerts. Maintenant, à l’aide de la sophrologie je me suis détachée. Il faut vivre aussi l’instant.»

Elle se dit peu encline à se présenter à des concours : « J’en ai fait, mais ce n’est pas pour moi. En fait, il n’y a pas de règles ou de méthodes pour suivre son chemin. Florian Sempey n’a jamais postulé à un concours et il fait une belle carrière. A l’opposé, Karine Deshayes en a passé de nombreux et d’en avoir gagné ça l’a aidée. Pour ma part, je pense que beaucoup de jurys font leur choix d’avance. Oui, je suis assez partagée.»

A écouter ses aînés dans le métier, Chloé Chaume estime que c’est plus difficile de faire carrière aujourd’hui : « C’est ce qu’on nous dit. On est plus nombreux et le public va vers l’excellence en comparant ce qu’il entend sur scène et ce qu’il écoute sur un disque, qui est souvent proche de la perfection par la technique. Cette comparaison écarte l’émotion. On a l’impression que l’émotion n’est plus essentielle, car sur un CD tout est uniformisé. »

Chanteuse reste la voie qu’elle veut suivre : « L’enseignement, non pas plus que ça même si je reconnais qu’on apprend beaucoup en accompagnant et en conseillant. Ca profite à l’élève, mais aussi à soi. »

Quant à la mise en scène, elle n’y pense pas : « Ca m’arrive de faire des propositions au metteur en scène. Et je n’accepterai des situations que si ça sert la représentation. Il ne faut pas qu’on me demande de me déshabiller si ce n’est pas approprié, par exemple. »

Quant à ses rêves lyriques, ils sont simples, en cas pas exigeants, car ils ne sortent pas de son registre ou de sa tessiture : « Les rôles qui existent pour ma voix me conviennent. Si j’ai un rêve ce serait de chanter Thaïs de Massenet. Oui, c’est le rôle de mes rêves. »

Bruno ALBERRO

 

La vidéo : Chloé Chaume

En bref : Chloé Chaume chantera Marguerite dans Faust de Charles Gounod les 5 et 7 octobre à l’opéra de Reims, puis les 19, 21 et 23 octobre à l’opéra de Metz. Elle est à l’affiche du Magnificat de José Cura à la Filature de Mulhouse les 8 et 9 mars.

Renseignement à www.chloechaume.com