L’Opéra du Grand-Avignon présente « Le Nozze di Figaro » de Mozart ce mardi 23 octobre à 20h30. La mise en scène est de Stephan Grögler et la direction musicale revient à Carlos Aragon. 

« Le Nozze di Figaro » de Mozart, opéra inspiré par la pièce de Beaumarchais, laisse libre-cours à toutes les imaginations. On parle d’amour, de pouvoir, des poids des puissants contre le petit peuple. Stephan Grögler a présenté dimanche à l’Opéra du Grand-Avignon un spectacle déstructuré, hors du temps, comme si notre société anachronique rassemblait toutes ses  époques pour les mettre en carton et les déménager vers d’autres univers. Une forme de décadence avec les femmes légères traversant le plateau en collant et jarretières. La seconde représentation aura lieu ce mardi 23 octobre à Opéra Confluence.
Cette vision de fin d’une époque, où se mêlent jaquettes moirées et perruques aux costumes trois pièces, déroutent quelque peu au premier acte, puis se met en place alors que se succèdent les tableaux dans une maison où règne le fatras annonçant la destruction d’un monde.
L’Opéra d’Avignon a confié la baguette à Carlos Aragon pour diriger cet ouvrage en quatre actes. Sa battue, on ne peut plus académique, a laissé peu de place à l’interprétation et aux sentiments soulevés, aux pétillements qu’offre Mozart dans cette littérature. Et l’Orchestre régional Avignon-Provence suit, ligne à ligne, cette cadence métronomique, par trop verticale pour soulever l’enthousiasme et marquer les intentions du compositeur qui donne à chaque rôle des arias connues, voire archi-connues.
Une fois n’est pas coutume, l’affiche avait l’âge des rôles. Une distribution emmenée tambour battant par la Susanna du soprano Norma Nahoun, elle s’est montré feu-follet et espiègle,  effrontée et amoureuse, jalouse et enflammée. Son jeu et son chant la place au-dessus de la mêlée. Maria Miro endossait pour la première fois la robe de la comtesse Almaviva, au caractère quelque peu lisse. Le mezzo Albane Carrère s’est travesti en Chérubin, Rôle qui impose à la chanteuse une tenue sur scène à la hauteur de la présence vocale pour confondre le spectateur. Albane Carrère s’est montrée à son avantage.
Côté masculin, le baryton David Lagares reprend le costume du comte Almaviva. Il en fait un personnage haut en couleur, et en assure ses changements d’humeur. A côté de lui, le baryton Yoann Dubruque chante un Figaro qui trouve le ton juste face à sa Susanna très présente.
Jeanne-Marie Lévy campe, elle, une Marcellina, tapageuse, toute en excès entre son personnage de femme amoureuse et de mère retrouvée.
Sara Gouzy, Yuri Kissin et Eric Vignau complètent cette nouvelle production.

Bruno ALBERRO

 

Photos Cédric DELASTRADE/ ACM STUDIO

En bref : L’Opéra du Grand-Avignon présente Le Nozze di Figaro mardi 23 octobre à 20h30.

Prochains spectacles :

  • « Chiaro di Luna » avec le ténor Florian Laconi au Théâtre des Halles ;
  • Le Requiem de Fauré le dimanche 4 novembre à 16 heures à la collégiale Saint-Didier ;
  • L’Opéra de quat’sous le dimanche 25 novembre à 14h30 ;
  • « Les trois ténors » à l’Opéra Confluence le dimanche 9 décembre à 14h30 ;
  • « Noëls du monde » à l’église des Carmes dimanche 23 décembre à 16 heures ;
  • « Orphée aux enfers » d’Offenbach du 28 au 31 décembre. 

Renseignement au 04 90 14 26 40 et par Internet à l’Opéra du Grand-Avignon.