Cette année, le mezzo saintais Anne-Sophie Vincent a remporté le premier prix à Marseille et trois prix à Marmande, ces derniers lauriers lui ont valu une tournée de concert à Minsk en Biélorussie pour cette fin d’année. Elle évoque sa carrière, sa vie et son côté nature.

En juin dernier, le mezzo-soprano revenait du concours de l’Opéra de Marseille avec un premier prix. Année faste que 2018 pour la chanteuse native de Saintes, puisqu’en septembre dernier, Anne-Sophie Vincent participait au 30e concours lyrique de Marmande. Bien lui en a pris puisqu’elle a été trois fois primée. Le jury  lui attribuant le 1er Prix Mélodie ; le 3e Prix Opéra et le Prix de l’Opéra de Minsk, ce qui vaut de passer cette fin d’année en Biélorussie pour une tournée de concert avec orchestre.
Ces résultats ne lui montent pas à la tête pour autant. Au contraire même, ils lui rappellent les difficultés du métier avec la mondialisation qui touchent aussi le monde artistique : « Certains pays pratiquent une forme de protectorat ce qui n’est pas le cas en France. Je pense que c’est un enrichissement de travailler à l’étranger ; on voit d’autres modes de fonctionnement. J’essaie de ne pas faire de comparaison entre les différentes écoles, je préfère être constructive. Je pense que chacun a son chemin et on peut faire en sorte que ça ne gêne personne. Il ne faut ni se valoriser ni de dévaloriser.»

Le mezzo Anne-Sophie Vincent a remporté le concours de Marseille et de Marmande en 2018

Le mezzo Anne-Sophie Vincent a remporté le concours de Marseille et de Marmande en 2018.

Elle se concentre sur l’instant et ne souhaite tirer des plans sur la comète pour les suites sa carrière. Anne-Sophie Vincent a fait sienne l’analyse du ténor Luciano  Pavarotti : « Il disait qu’une carrière se faisait avec 80 % de refus. Je ne me dis pas : je chanterai ce rôle à tel âge. Ce serait pour moi trop angoissant. Il faut apprendre la patience et laisser du temps à son corps et à son instrument. »
Propos sérieux et réfléchis, éloignés de son image en page d’accueil sur les réseaux sociaux où le sourire apparaît derrière une grimace. On peut être sérieux sans se prendre au sérieux : « C’est important aujourd’hui d’être sur les réseaux sociaux plus encore avec la mondialisation. Mais on ne peut pas faire que cela. On doit aussi se concentrer sur le travail. Je suis peut-être un peu trop nature, mais à ce moment-là j’avais envie de faire cette grimace. Je ne souhaite pas être déformée par mon métier : nous sommes ce que nous sommes, être suffit. »
Les moments de détente sont importants aussi, pour celle-qui est née à Saintes et qui a grandi en Charente-Maritime : « Je ne pourrais pas penser musique toute la journée. C’est déjà un métier très dur et très prenant. Moi je viens du sport et je continue d’en faire. Je suis cinéphile aussi et j’aime profiter des gens que j’aime. » Elle confie son intérêt pour l’équitation qu’elle pratique depuis l’âge de six ans, même si un accident l’a contrainte à devoir arrêter le saut d’obstacle momentanément et trouver une autre voie. Une voie qui la conduite à pratiquer la danse, la course à pied, le yoga ou redevoir équipante depuis quelques années.
Anne-Sophie Vincent confie que sa notoriété ne l’empêche pas d’avoir conservé ses amies d’enfance, dont la plus ancienne date de la maternelle : « Nous avons des conversations de la vie courante. On se voit, on s’appelle, mais les amies c’est comme la famille on n’est pas obligée de s’appeler tous les jours. »

Bruno ALBERRO

 

La vidéo d’Anne-Sophie Vincent

Où entendre Anne-Sophie Vincent ?

  • Les 8, 9 et 10 février dans le Martyre de Saint-Sébastien de Debussy au Teatro Calderon à Valladolid, Espagne. Renseignement à  Teatro Calderón
  • Le 15 février dans Der Zwerg de Zemlinsky à l’Opéra de Caen.

Renseignement à Anne-Sophie Vincent