Vincent Payen assure la direction technique des Chorégies d’Orange de « Musiques en fête », le 20 juin dernier, à la dernière représentation du Barbier de Séville de Rossini, programmée le samedi 4 août. Il prendra les clefs du théâtre antique d’Orange ce vendredi 15 juin pour accueillir les équipes de France Télévision, il faut ajouter à son séjour orangeois encore quelques jours supplémentaires, quand le festival est terminé, pour rendreà la Ville en état les différents lieux occupés par le festival. En saison, il tient les mêmes fonctions à l’opéra du Grand-Avignon.
Vincent Payen confie ne pas avoir de face cachée ; s’il se montre discret ce n’est pas de la timidité assure-t-il, mais de la retenue. Au fil de la conversation remontent les premiers souvenirs. Ce qui lui a donné envie de vivre le spectacle vivant de l’intérieur : « En fait, la première fois que je suis entré dans un opéra, c’était chez moi à Lyon. Je ne suis pas passé par l’entrée principale mais par celle des artistes où un copain m’avait entraîné. »
Des coulisses, il a pu suivre ainsi la « Flûte enchantée » de Mozart : « Il fallait se déplacer sans bruit, s’écarter aux entrées ou sorties des artistes. J’ai vu les machineries et travailler les techniciens, et j’ai trouvé ça extraordinaire. »
Au point de lui donner envie de passer le concours d’entrée pour l’Opéra de Lyon : « Il y avait des matières scolaires mais aussi du travail manuel. »
Ça tombait bien, dans sa famille ils étaient huit frères et sœurs. Lui était le bricoleur de la fratrie. Vivre au sein d’une famille nombreuse lui appris aussi le partage, l’écoute de l’autre et l’acceptation l’autorité parentale.
Vincent Payen garde un souvenir ému de son premier jour dans la maison opératique en septembre 1983 : « L’école commençait avant l’arrivée des employés. Et ce jour-là, on a livré le rideau de scène qu’on a monté avec le directeur de l’époque. Pour moi c’était extraordinaire et en plus nous étions sur une poutre de vingt centimètres de large à douze mètres de haut. »
A l’approche de la cinquantaine, Vincent Payen a fait valoir ses acquis professionnels pour devenir directeur technique : « Pendant une année, je suis retourné en formation à l’ISTS d’Avignon et à l’université pour obtenir un master. On peut aussi devenir directeur plus tôt en passant des concours et il existe un cursus. »
Vincent Payen ne conçoit pas son travail sans une étrange communion avec le directeur de production, et donc avec Paulin Reynard à Orange : « Quand j’étais à Lyon, j’ai tenu les deux fonctions et j’ai fait l’interface. Il est évident qu’il faut associer l’artistique à la technique et de trouver ensemble une solution. Nous devons faire en sorte que le spectacle fonctionne. »
Toutes ses années dans l’ombre n’ont pas donné envie pour autant à Vincent Payen de passer sur le devant de la scène : « Deux de mes frères font de la musique mais pas moi. Ce n’est pas ma place. »
Il estime que le spectacle vivant joue encore un rôle de promotion sociale : « On ne le sait pas mais souvent les techniciens sont surqualifiés par rapport à ce qu’on attend d’eux, ça évite souvent les accidents. Mais plus ils sont qualifiés plus ils ont des chances de trouver du travail pour répondre à toutes les demandes. Le problème avec les jeunes générations c’est qu’ils vivent connectés. Ils ont dû mal à comprendre le temps d’attente d’une répétition par exemple.»
Vincent Payen aime bien travailler avec les mêmes équipes : « C’est souvent plus simple. Mais quand je sens que quelqu’un n’est plus motivé je préfère lui dire d’aller voir ailleurs. Souvent ça permet de se ressourcer, car l’important dans ce métier c’est la motivation. »
En bref : Les Chorégies d’Orange du jeudi 5 juillet au samedi 4 août : opéras, concerts, ciné-concerts, danse.
Renseignement au 04 90 34 24 24 ou à www.choregies.fr
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