Alfred Haeni est Suisse, de Zurich, ingénieur agronome et vigneron à la retraite à Séguret, chanteur à ses heures et passionné de musique. Au point d’organiser trois concerts entre juin et juillet. Il rappelle qu’à l’époque où il faisait prospérer son domaine de Cabasse, avant de le céder, il invitait déjà des ensembles ou des musiciens. Aujourd’hui, il préside aux destinées de « Musiques à Séguret » qui chapeaute les soirées organisées, place des Arceaux dans le village classé « Plus beaux villages de France », une scène qui domine le Plan-de-Dieu et la vallée du Rhône. Le dernier concert de la saison estivale aura lieu le mercredi 18 juillet à 21h30 avec la venue du quatuor Yako.
Quel est votre attachement à la musique ?
«J’ai fait un peu de piano, mais j’ai surtout chanté quand je vivais à Zurich. Ensuite après être devenu ingénieur agronome je suis venu en France pour faire du vin. Là je me suis investi à 200%, je n’avais pas plus le temps de chanter. Et puis j’ai repris le chant à la retraite, avec le chef de chœur René Linnenbank. On va d’ailleurs chanté à Villedieu (84) le 19 juillet. Ce sera un programme grégorien.»
Comment faites-vous vos choix artistiques ?
«Je profite de mon expérience personnelle. Les ensembles que je retiens ont été entendus et vus. Le quatuor Constanze, c’était à Zurich. Yako c’était à Malaucène l’an passé.
Ce qui est plus long, c’est de définir le programme. Ce que je n’aime pas ce sont les transcriptions. Pour moi, le programme doit être adapté au lieu et à l’esprit d’un village de Provence. La discussion prend des mois, parfois. Il faut convaincre nos invités de ne pas retenir des pièces pour des concours, par exemple. Il est important que le public reçoive le concert et non qu’il lui passe par dessus la tête.
L’idée du quatuor Yako me semble intéressant de jouer des mouvements et non des œuvres entières. On pourra entendre plus de compositeurs de l’époque baroque au XXe siècle.»
Trois concerts, c’est peu ou c’est beaucoup ?
«Ce n’est pas suffisant, on voudrait faire plus. On essaie à chaque fois que les concerts soient différents pour permettre des ouvertures. Après c’est une question de moyens, on est limité par le budget. On est soutenu par la mairie, mais il y a une offre importante autour de Vaison-la-Romaine. Nous avons fondé un groupe pour harmoniser les dates car ça ne sert à rien de proposer, à quelques kilomètres de distance, deux concerts la même soirée.»
Est-ce que vous regrettez « Musiques dans les Vignes », lancé par Daniel Ceccaldi, alors habitant à Séguret ?
«Oui, je le regrette. J’avais d’ailleurs demandé à ce qu’on puisse garder le nom. Peut-être que les autres villages auraient repris peu à peu. On a dû penser que je voulais garder le nom pour moi, sans doute. Je voulais simplement garder ce nom en vie.»
Qu’est-ce vous retenez de ces organisations de concerts ?
«De la satisfaction pour moi, une satisfaction que j’aimerais partager avec le plus de monde possible. Mais je ne sais pas comment y arriver. On voit qu’il y a de plus en plus de cheveux blancs dans le public. On fait bien des places gratuites au moins de 18 ans ; ça ne nous coûte rien, ils ne viennent pas. Je ne sais pas pourquoi. Il faudrait peut-être faire des ponts entre les genres. Je ne sais pas, en fait.»
« Musiques à Séguret » recevra le quatuor Yako le mercredi 18 juillet à 21h30 place des Arceaux.
Renseignement au 07 78 21 52 66.