Le soprano Julie Prola a passé une partie de l’été à Martigues, dans la Venise provençale, où elle a participé à un concert d’ouverture, consacré à Mozart, qui précédait une Master-class. Julie Prola n’est une inconnue à Avignon où elle s’est déjà produite sous la direction de Nadine Duffaut, metteur en scène. Elle se trouve en Estonie pour une série de concerts à Tallin jusqu’au 6 août.
Quand on lui fait remarquer qu’il y a pléthore de jeunes artistes aujourd’hui, Julie Prola écarte le mot de concurrence entre chanteurs et préfère parler d’état d’esprit à entretenir entre chanteurs lyriques : « C’est tellement plus agréable de partager ensemble. C’est déjà un métier assez difficile. La concurrence est naturelle, ça ne sert à rien de la rendre négative.»
Elle considère que le départ d’une carrière est délicat à défaut d’être difficile pour se faire son propre réseau. Elle observe aussi ce qui se passe dans les maisons d’opéra avec la venue d’artistes dont les pays sont à la mode : « Aujourd’hui on a tendance à aimer les grandes voix, mais on ne doit pas oublier l’école du chant français et son style. »
Pour Julie Prola, le carburant qui permet de faire ce métier est l’apprentissage de la patience et elle a fait sienne cette devise  bien connue : « Tout vient à temps à celui qui sait attendre. »
Le soprano diplômé du Conservatoire national supérieur de Paris à la fin de ses études en juin dernier ne traîne pas en chemin puisqu’elle se produit depuis 2013. Ces premiers pas lui ont permis de fouler le plancher de la Philharmonie de Paris, du théâtre des Champs-Elysées ou l’opéra du Grand Avignon.
Ces noms de salles prestigieuses sont aussi associés à quelques déconvenues de propos, pas forcément en adéquation avec son âge : « Surtout quand on me dit que dans cinq ans je serai trop vieille pour certains rôles. On ne me l’a pas dit souvent, mais on me l’a dit. » On peut comprendre sa désillusion quand Julie Prola annonce qu’elle n’a que 26 ans : « Je crois surtout qu’il faut avoir confiance en soi et en son travail. Ce qu’il faut c’est garder la jeunesse dans sa voix. La voix évolue et on ne sait pas comment elle va évoluer. »
En attendant, Julie Prola travaille pour les vacances estivales entre le sud de la France et Tallin en Estonie pour ce début du mois d’août avant de participer au concert final de l’Académie musicale Philippe Jarrousky. Elle attend aussi le résultat d’auditions qui pourraient compléter son agenda des mois à venir.
Julie Prola parlait bien de patience indispensable pour exercer son métier ?

Bruno ALBERRO

 

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