« Dans un sens ce n’est pas plus mal que ma soeur Armelle n’ait pas poursuivi le violon », s’amuse Saténik Khourdoïan, violon solo à l’Orchestre symphonique de la Monnaie à Bruxelles. Un poste obtenu après un concours qui lui a permis d’intégrer la phalange en septembre 2013.

En septembre 2013, la violoniste Saténik Khourdoïan, Marseillaise de naissance, s’est expatriée en Belgique, faute de poste de soliste disponible dans un orchestre en France. Alors pour vivre de sa passion, il lui fallait aller sous d’autres cieux, même vers ceux plus gris que celui de la Méditerranée. Marseille où Saténik Khourdoïan revient quand son emploi du temps le permet. C’est-à-dire pendant les vacances estivales où la fratrie des quatre enfants, tous musiciens, se retrouve pour respirer l’air de la Bonne mère : « Je suis très attachée à ma ville, j’ai besoin d’y revenir. Et c’est l’occasion pour toute la famille de nous retrouver. »

Satenik khourdoian
Olivia Droeshaut & Yves Dethier © DYOD

Saténik glisse bien qu’il n’y a pas de concurrence avec sa sœur Armelle Khourdoïan, soprano, tout en ajoutant qu’elle-même avait failli aussi lancer dans le chant. Mais l’amour du violon, qu’elle a commencé à cinq ans, a été le plus fort.

Comme dans toutes les familles, ses relations avec ses frères et sa sœur ont grandi avec quelques crêpages de chignon, quelques colères et surtout de l’admiration pour les uns et les autres.

Saténik Khourdoïan joue sur un violon Guarnerius del Gesù qui lui est généreusement prêté par un mécène. Elle sait pour l’avoir vécu dans son jeune passé que son instrument peut lui être repris : « C’est quelque chose de terrible de devoir se séparer de son violon; quand il nous convient, c’est un autre soi. Mais en acceptant ce prêt, on sait aussi la règle. Que cette relation fusionnelle entre le musicien et son instrument peut s’arrêter à tout moment. On sait aussi que les prix ont tellement montés ces dernières années, que ces violons, les Guarnerius del Gesù, ont atteint les prix des Stradivarius. Ou alors il faudrait s’endetter pour plusieurs années pour acheter le sien.»

Et le violon lui a bien rendu puisque Saténik Khourdoïan, avec le pianiste Alexander Gurning,  vient de sortir un disque chez Fuga Libera consacré aux romantiques français. Opus qui intègre entre autres la première sonate de Fauré, des pièces d’Eugène Ysaÿe ou de Camille Saint-Saëns  qui souvenons-nous en était le professeur de Gabriel Fauré.

Même en musique chez Saténik Khourdoïan la filiation reste importante.

de ce vendredi, Saténik Khourdoïan et Alexander Gurning présenteront leur premier CD avec, notamment, des compositions pour musique de chambre d’Eugène Ysaÿe et de Gabriel Fauré.

Satenik est violon solo à l’Orchestre symphonique de la Monnaie à Bruxelles.

Si Saténik Khourdoïan doit reprendre les répétitions en septembre, sérieuse, elle remontera en Belgique après le 15 août, pour recommencer ses gammes après ses vacances familiales.

Pour Saténik, la Belgique se situe au milieu de ses souhaits d’artistes: « Je voulais poursuivre mes études en Allemagne dans le cadre d’Erasmus. Pour des raisons personnelles, je n’ai pas pu. Car pour moi, l’Allemagne est ce qui se fait de mieux pour la culture. Bruxelles et la Belgique sont au centre des influences de la France et de l’Allemagne. »

Ce qu’elle apprécie en Belgique, c’est la courtoisie de ses habitants et leur sens de l’accueil. D’autant que rien ne lui interdit de poursuivre une carrière de concertiste ou l’autorisant à voyager avec l’orchestre Symphonique de la Monnaie de Bruxelles, sous la direction d’Alain Altinoglu  ou sous la direction de Fayçal Karoui.

Tiens tiens ! Deux chefs d’orchestre qui ont gravé leur noms sur le mur du Théâtre antique aux Chorégies d’Orange. Là où sa sœur Armelle a déjà chanté, que ce soit dans le cadre des concerts Adami et à Musiques en fête.

Bruno ALBERRO

 

En bref : Saténik Khourdoïan et Alexander Gurning ont sorti leur premier disque Oeuvre pour violon et pianos sous le label Fuga Libera. Le duo a gravé des pièces de musiques de chambre signées  d’Eugène Ysaÿe, de Gabriel Fauré ou Camille Saint-Saëns.

La vidéo à https://youtu.be/kCwvtTMA5Mw

Renseignement à www.satenikhourdoian.com