Après un concert à l’Abbaye aux Dames à Saintes (17), Béatrice Uria Monzon se produira le 13 septembre à l’église de  Saint-Palais-sur-mer (17) à l’occasion de la 30e édition des Jeudis musicaux de Royan en collaboration avec le festival Ravel.

Les 5 et 9 juillet dernier, son nom était à l’affiche de Mefistofele, l’opéra de Boito présenté aux Chorégies d’Orange. Elle faisait son retour au théâtre antique après dix ans d’absence. Elle évoque son attachement à sa ville d’Agen, ses projets d’enregistrement et son métier d’artiste lyrique.

Béatrice Uria Monzon affirme ne pas avoir de face cachée. La chanteuse agenaise, habillée par le jeune créateur Stéphane Rolland, se dit « trop cash et trop franche » pour avoir à masquer un tic ou une manie : « Avec moi, il n’y a pas de surprise, je dis ce que je pense à tout le monde. Ah si ! Beaucoup de gens pensent de moi que je suis fière, voire hautaine, que je ne ris jamais, que je ne sais pas m’amuser. Eh bien ! C’est tout le contraire. »

Béatrice Uria-Monzon sera en concert ce samedi 18 août à 20h30 à l’Abbaye aux Dames à Saintes (17). Accompagnée au piano par Nathalie Steinberg, elle a choisi de mettre à son programme des mélodies du XIXe siècle et des airs d’opéra. Puis elle encadrera une master class au profit de l’association Lyrique au coeur. Elle viendra quasiment en voisine en Charente-Martime, elle qui a choisi de mener sa carrière lyrique en restant vivre dans la région d’Agen (47) où elle a grandi.
Il y a quelques années, la chanteuse lyrique glissait que sa maison de famille abritait quelques fantômes, qu’elles avaient besoin de retrouver ses murs et ses arbres : « Il n’y en a plus, mais j’aime y retourner. J’en ai besoin, surtout quand j’ai eu des beaux succès comme cette année. Retourner chez moi, à la campagne, m’aide à remette les pieds sur terre. »
Pour la première fois, Béatrice Uria Monzon voit se dessiner un projet d’enregistrement, même si elle se fait encore discrète sur le sujet : « Ce n’est pas à moi à qui il faut demander pourquoi je n’ai pas enregistré avant. Cette question est à poser aux producteurs. »

Elle n’en dira pas plus pour le moment.
Les 5 et 9 juillet, Béatrice Uria-Monzon était de retour aux Chorégies d’Orange où on ne l’avait plus entendue chanter depuis Cavalleria Rusticana en 2009, elle donnait, alors, la réplique à Roberto Alagna. Cette année, elle était à l’affiche de Mefistofele, opéra d’Arrigo Boito, où Béatrice Uria Monzon tenait le rôle de Marguerita et d’Elena. Elle avait retrouvé ses habitudes orangeoises, en étant logée dans une maison de ses connaissances : « Je les ai connues en 1998 pour Carmen. Catherine Dune me les a présentés. Depuis ils sont devenus des amis. C’est bien d’être au calme. C’est un métier où il y a tellement de solitude que de retrouver des amis est important.»
Elle se réjouit aussi que Jean-Louis Grinda ait fait appel à elle pour sa première année de direction : « Ca faisait dix ans que je n’avais chanté à Orange. Dans les productions précédentes, il n’y avait pas de rôle pour moi. Ce sont des choix de la direction. C’est comme ça. »
Pour elle, chanter au Théâtre antique reste singulier : « C’est particulier de se produire ici avec cet acoustique, mais aussi avec des mises en danger, à cause du vent qui soulève la poussière et qui empêche de bien entendre l’orchestre. Ca reste un endroit magique, mais difficile. »
Béatrice Uria Monzon ne cache pas que son agenda est bien rempli pour les années à venir : « Il y a de belles choses qui m’attendent. Je suis plus inquiète pour les jeunes chanteurs, à cause des contraintes budgétaires et qu’il y a de moins en moins de productions d’opéra. Des maisons affichaient cinq créations au cours de la saison, pour beaucoup de jeunes chanteurs elles étaient des tremplins pour leur carrière. Maintenant, ces mêmes maisons en proposent deux. »
La chanteuse regrette surtout que les maisons d’opéra françaises n’appellent pas plus souvent les artistes nationaux : « Dans certaines maisons d’opéra, dans les années passées, on ne voyait aucun chanteur de France. On dit que les charges sont moindres pour les artistes des autres pays. Mais je ne crois pas que ce soit un bon calcul de l’Etat de payer plus d’indemnité chômage. C’est un mauvais calcul. »

Bruno ALBERRO

 

En bref :

Béatrice Uria Monzon se produira le 13 septembre à l’église de  Saint-Palais-sur-mer (17) à l’occasion de la 30e édition des Jeudis musicaux de Royan en collaboration avec le festival Ravel.           

Direction : Jean François Heisser, mezzo-soprano : Béatrice Uria Monzon, Récitant : Didier Sandre.

A l’opéra de Tours, les vendredi 24 mai à 20 heures, dimanche 26 mai à 15 heures et mardi 28 mai à  20 heures, Béatrice Uria Monzon chantera le rôle de Madeleine de Coigny dans l’opéra Andrea Chénier de Giordano.

Renseignement à Saint-Palais-sur-mer au 05 46 08 17 55 ou à l’opéra de Tours.

Photo crédit Philippe Gromelle.