Le soprano Elodie Hache débutera sa saison dans « Les Huguenots » de Meyerbeer, à l’Opéra-Bastille de Paris, à l’affiche dès le 28 septembre. D’autres maisons d’opéra l’attendent, dont deux fois celle de Saint-Etienne. Entre deux productions, elle se ressource dans sa Normandie natale. Passionnée d’histoire et du temps anciens, elle restaure des meubles trouvés dans des brocantes ou chine des vieilles partitions qu’elle doit étudier. Une jeune femme accrochée à sa terre pour rester lucide, en tout temps.
Dans une société où l’apparence et le clinquant règnent, le soprano Elodie Hache fait figure d’exception. On a beau s’envoler vers le vertigineux contre fa, elle assure qu’elle sait aussi garder les pieds sur terre.
Elle ne prétend pas être seule dans ce cas, quand on sait que le succès appelle d’autres succès. Il lui est bon aussi de reposer les pieds sur terre, après les envolées d’applaudissements, raconte-t-elle, Alors elle retourna dans sa maison en Normandie, entre deux productions ou pour profiter de ces jours de repos quand elle travaille à proximité de chez elle. Comme maintenant où elle prépare « Les Huguenots » de Meyerbeer à l’Opéra-Bastille à Paris, avec une première le 28 septembre.
Quand elle ne parle pas musique, Elodie Hache aime évoquer son côté traditionnelle, celui de prendre un stylo, un papier et une enveloppe pour écrire des lettres à des amies ou sa famille, même si ça semble d’un autre temps. Ce goût pour la mémoire est lié aussi à l’archéologie ou à l’histoire en général. D’ailleurs son nom sur sa messagerie rappelle une déesse de l’Egypte antique. Sa passion pour les choses ou les temps anciens, la nourrit au quotidien en passant ses moments de liberté à chiner dans les brocantes, récupérer des meubles ou des objets. Pour les remettre en état dans son garage transformé en atelier, avant de venir décorer sa maison.
L’intérêt pour les objets anciens s’est reporté aussi sur la musique : «J’écoute les générations précédentes et je m’en inspire. Je ne suis pas à dire qu’on chante aujourd’hui différemment qu’hier. Les Callas, Freni, Caballé, Pavarotti ou Del Monaco ont montré que c’est leur technique qui permet à un chanteur de durer. Ca veut dire aussi qu’un chanteur doit bien connaître sa voix et ne pas accepter des choses trop lourdes mais aussi trop légères. Une voix doit être agile, mais elle doit aussi correspondre à un répertoire.»
Musique, elle en parle bien sûr. Quand elle étudie une partition, elle apprend sa partie bien sûr et elle cherche aussi à en comprendre l’âme : « J’ai suivi tout un cycle de piano avant de passer au chant. Ce qui m’intéresse aussi c’est la vision d’ensemble de l’ouvrage pour en comprendre le sens, pour comprendre aussi les intentions des autres voix. »
Cette vision lui permet, de temps à autre, de faire des propositions au metteur en scène : « Ça reste sa vision mais quand on est sur scène, c’est notre rôle que nous interprétons. »
Elodie Hache est consciente que le public aujourd’hui a besoin aussi d’images, autant que de belles voix : « C’est pour cette raison que les metteurs de théâtre ont été appelés à l’opéra. Pour dépoussiérer les œuvres. C’était nécessaire, je crois. Et puis quand ça fait sens, ce n’est pas gênant qu’un opéra soit transposé dans une autre époque. »
Avoir les pieds sur terre, c’est aussi accepter la réalité pratique, apprendre à être applaudie au début des saluts comme une jeune première, ou à la fin, en diva, comme les premiers rôles. Aussi, Elodie Hache accepte allègrement de passer d’un rôle de second plan à l’Opéra de Paris à un premier rôle dans un opéra de province : « Etre de la distribution de l’Opéra de Paris c’est important pour un chanteur : c’est chanter à l’opéra de France. Ce qui est important, c’est d’être vrai quand on est sur scène. Il faut apprendre à progresser.»
Photos crédit Julien Labrousse.
On peut entendre Elodie Hache dans un opéra cette saison :
- A l’Opéra de Paris-Bastille, dans Les Huguenots de Meyerbeer, du 25 septembre au 24 octobre ;
- A l’Opéra de Saint Etienne, dans Hérodiade de Massenet les 14, 16 & 18 novembre ;
- A L’opéra de Saint-Etienne, dans « Così fan tutte » de Mozart les 1er, 3 & 5 février 2019.
La vidéo d’Elodie Hache
Renseignement à l’Opéra de Paris au ou sur le site d’Elodie Hache