Après un CAPES en mathématiques, et une expérience au théâtre comme actrice ou metteur en scène, Irina Stopina s’est tournée vers le chant lyrique. Pour les fêtes de fin d’année, on pourra l’entendre à l’Opéra de Metz dans La Vie parisienne d’Offenbach.
Des mathématiques, qu’elle a enseignées après son CAPES, à la scène, on peut penser qu’il y a quelques distances à part une partition au millimètre et un tempo. Les deux disciplines sont rarement associées. Pourtant, Irina Stopina a franchi cet intervalle. Pour rejoindre les deux points de conjonction, la ligne du soprano est passée des bancs de l’université au théâtre, comme actrice ou pour quelques mises en scène, avant de monter dans les notes à lire sur les portées.
Installée dans la région bordelaise, dans ce territoire en bordure de Gironde, c’est dans ce coin de France qu’elle mène sa carrière, pour l’instant. Avec le désir d’aller plus loin dans le chant et sur d’autres scènes.
Si d’aucuns regretteraient d’avoir commencé le chant sur le tard, Irina Stopina voit dans cette notion de temps qu’une relation plus intime s’est nouée avec la voix et la technique lyrique ; que celui-ci transforme le corps et que le corps transforme le chant : « Il faut travailler le corps comme un athlète ou un yogi pour aller plus loin dans le mouvement. De jour en jour, on se découvre.»
Quand on lui demande si on entre alors dans le chant comme dans une vie monastique, la chanteuse répond que la comparaison est sans doute exagérée : « Plus jeune, on peut s’autoriser certains excès, se coucher tard, boire un verre. A partir de trente ans, on a besoin de s’économiser, comme les sportifs de haut-niveau. »
Plus qu’une évolution du public, Irina Stopina voit un changement dans les directions de maisons d’opéra : « Le public aime ce qu’on lui fait entendre, avec des voix plus fines. C’est une nouvelle esthétique. »
En tout cas, elle estime que le passage à la mise en scène opératique ce serait trop tôt : « Pour l’instant je me consacre au chant. » Ce qui ne l’empêche pas de livrer ses sentiments à propos des productions actuelles, d’autant que, de plus en plus souvent, l’opéra fait appel à des gens de théâtre pour revisiter l’ouvrage : «Dès lors qu’il y a un travail et une pensée, c’est très bien. Mais quitte à aller une production je préfère de bons chanteurs à une bonne mise en scène et des chanteurs moyens. »
Irina Stopina compare les mathématiques et le chant lyrique; les rapproche alors que tant de choses semblent les séparer : « Pour les deux disciplines, ça nécessite de la rigueur, un travail de recherche, un travail minutieux ; les deux langages emploient une forme de poésie, dont on apprend les mots. »
Si l’opéra l’a emporté sur les mathématiques c’est que pour elle, l’art lyrique ne peut se pratiquer en amateur : « C’est trop compliqué, il faut que les choses soient bien faites. Le chant nécessite qu’on s’y donne en permanence. »
La vidéo d’Irina Stopina, accompagnée au piano StephaneTrebuchet.
L’agenda d’Irina Stopina
A l’opéra de Metz :
- Les 20, 21, 31 décembre à 20 heures ;
- Les 22, 26 décembre à 15 heures ;
- Le 1er janvier 2020 à 15 heures.
A l’Opéra de Massy :
- Le 18 janvier à 20 heures ;
- Le 19 janvier à 16 heures ;
- Le vendredi 14 février, à 20h30, en tournée au Théâtre de Gascogne, Le Pôle, Saint-Pierre-du-Mont
Elle sera accompagnée d’un Jazz Band placé sous la direction de Salvatore Caputo, avec les artistes du Chœur de l’Opéra National de Bordeaux pour un voyage musical où alternent les pièces pour soliste et chœur, et pour chœur seul.
Renseignement à Irina Stopina