Les grands textes sont grands car ils sont intemporels. L’Opéra de quat’sous, signé en 1928 par Brecht pour le livret et Weill pour la musique, est de ceux-là. Alors que la France est bariolée de Gilets jaunes, l’Opéra-Confluence d’Avignon recevait cette nouvelle production, mise en scène par Jean Lacornerie et placée sous la direction musicale de Jean-Robert Lay, à la tête d’un jazz-band.

Notre monde n’offre pas de relations simples qu’on soit flics, voyous ou mendiants ; la misère guette chez Brecht visionnaire. Les acteurs se font chanteurs et marionnettistes. Alors Lacornerie joue de ces pantins désarticulés, pour faire bonne figure ou pour dénoncer notre société où chacun reste encrée dans son image. Alors que les frontières entre bons et méchants sont floues.

Des touche-à-tout comme ceux qu’ils représentent sur le plateau: bandits délateurs, policiers pas forcément honnêtes et des mendiants nécessaires pour bousculer ou maintenir l’ordre établi.

Et ça fonctionne. Comme Lacornerie fait croire au happy end ; et ce sauvetage à la François Villon qui évite la pendaison par je-ne-sais quel miracle. Un truand absous est-ce une bonne fin ? Car ce truand sauvé à la dernière minute par le Prince est-ce réaliste ?

Toute ressemblance avec l’actualité d’aujourd’hui ne peut être que fortuite.

Bruno ALBERRO

 

A venir à l’Opéra du Grand Avignon

  • Les Solistes d’Avignon avec la pianiste Fanny Azzuro, à Confluence. Au programme Cesar Franck et Robert Schumann ;
  • Dimanche 2 décembre à 16 heures #Hashtag 2.0 par la compagnie Pockemon Crew ;
  • Samedi 8 décembre à 17 heures, Ensemble Contraste au Conservatoire. Au programme Mozart, Brahms et Messiaen ;
  • Dimanche 9 décembre à 14h30 Les 3 ténors français ; 
  • Le mardi 11 décembre quatuor Ludwig à Confluence. Au programme Chausson, Debussy et Ravel.

Renseignement à l’Opéra du Grand Avignon