Formée au Conservatoire national supérieur de Lyon, révélation classique ADAMI, la mezzo Héloïse Mas est entrée dans la carrière en choisissant de vivre dans la capitale des Gaules. Elle évoque le public de la musique classique, livre des pistes pour attirer les plus jeunes. Elle parle aussi des approches différentes du métier de part et d’autre de l’Atlantique.

Le mezzo-soprano Héloïse Mas sort du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon, sans vouloir faire une comparaison avec celui de Paris : « La différence, c’est peut-être le critère d’âge. A Lyon, on peut entrer plus tard. » Depuis elle y a élu domicile. Une grande ville en province en quelque sorte : « C’est bien plus petit que Paris, mais de Lyon on peut rejoindre toute l’Europe et je suis bien placée pour aller en Suisse ou en Angleterre. »

Si elle ne compare pas les deux pôles nationaux, en revanche elle peut différencier le mode de formation français et Outre-Atlantique puisque qu’elle a poursuivi son cursus au Canada et aux Etats-Unis : « De part et d’autre, l’exigence technique est important. Mais aux Etats-Unis, on travaille plus la scène car le but de notre métier est de se produire devant un public. C’est considéré comme une partie intégrante de notre apprentissage. C’est moins vrai en France où la scène est un peu le lieu sacré. Il faut mériter d’aller sur scène. »

Si être chanteur réclame de la patience, souvent les voix plus graves arrivent tardivement à maturité : « Je crois que c’est un faux problème. C’est vrai par rapport aux voix légères. Mais en fait ça dépend de plein de choses et c’est plus compliqué que ça. Pour moi, ça dépend de l’historique de l’artiste. C’est aussi une question d’endurance physique. Regardez chez Wagner, les rôles sont longs. Notre instrument, c’est le corps, la base est d’apprendre à le respecter, c’est ça le challenge du chanteur. Nos professeurs  sont là pour nous aider. »

Héloise Mas mezzo soprano

Héloise Mas mezzo soprano

Elle glisse aussi qu’elle a été révélation ADAMI en 2014 : « Ce qui m’a permis de me produire au festival de Prades et aux Chorégies d’Orange. Mais surtout, celles qui s’occupent de l’association continuent à nous suivre et elles prennent de nos nouvelles. »

Si d’aucuns pensent qu’au sortir de l’école, les artistes sont quelque peu livrés à eux-mêmes, ce n’est pas l’avis d’Héloïse Mas : « Le Conservatoire a mis en place un système de suivi. On peut toujours être conseillé par ses professeurs. Du moins, on a tout le temps été disponible pour moi. »

Héloïse Mas réfléchit aussi à la diffusion de son art et à son extension vers un public plus large : « On sait bien que le jeune public a aussi la musique comme forme d’expression et qu’elle sert aussi à partager. La musique classique souffre de préjugés et on a l’impression qu’elle ne concerne que les passionnés. Sans doute faut-il apprendre à l’écouter avec le cœur et non avec la tête. La musique classique n’est pas intellectuelle. Certaines idées sont persistantes aussi comme quoi l’opéra est réservé aux riches avec l’image des sièges de velours et de se poser la question : est-ce que j’ai le droit d’aller à l’opéra ? Pour moi, c’est un lieu à démocratiser. »

Même si elle précise qu’elle n’est pas collée aux réseaux sociaux, elle estime qu’il faut y être : « Il n’y a pas d’obligation, mais ça fait partie du métier, car les réseaux sociaux participent à notre environnement et à la communication. J’ai ouvert une chaîne YouTube. Le public aime aller sur les réseaux. J’y suis aussi à titre privé pour rester en contact avec mes amis installés à l’étranger. »

Bruno ALBERRO

 

La vidéo d’Héloïse Mas

Où entendre Héloïse Mas ?

  • Le 26 janvier à 19 heures dans « Le mythe et la Légende au Grand temple de Nîmes, concert lyrique avec des oeuvres de Haendel, Glück et Corelli ;
  • Le 13 février au 13 mars dans Die Walküre de Richard Wagner au Grand opéra de Genève. 
  •  Le 17 février concert de la Saint-Valentin à la Maison culturelle d’Arlon, organisée par le Rotary.

Renseignement à Héloïse Mas