La pianiste Emmanuelle Stéphan s’inspire des grands maîtres qui eux-même ont travaillé directement ou par succession avec des compositeurs comme Poulenc ou Ravel. Elle voit dans le répertoire pour piano une richesse incommensurable. Elle sera en concert le 17 octobre à Fontaines-les-Dijon.
Emmanuelle Stéphan est pianiste. Alors qu’elle était enfant, son papa lui a proposé d’essayer cet instrument, auprès d’un professeur qui venait quelques heures dans son village d’Alsace : « C’était un professeur merveilleux et j’ai tout de suite accroché. Nous sommes toujours restés en contact. On s’appelle de temps en temps. Parfois, je lui demande un conseil ou je lui livre une impression. »
Elle dit se nourrir des rencontres et des gens qu’elle aime : « Ça dépend de la personnalité de chacun, je pense qu’il est important d’être soi-même. J’aime l’authenticité, je préfère ça que de jouer un rôle. »
Comme si ça allait de concert avec ses pensées et ses actes et intentions, elle précise qu’elle n’est pas très présente sur les réseaux sociaux : « On ne peut pas faire autrement et c’est important d’y être, mais une carrière se construit avec le temps. »

La pianiste Emmanuelle Stéphan s’investit aussi dans les projets pédagogiques autour de Nice où elle demeure pour initier les écoliers à la musique.
Pourtant son panégyrique est éloquent. Il nous entraîne, en Chine, à Varsovie, Berlin, New York ou Sao Paulo. Il est vrai qu’elle s’est formée auprès de maîtres incontestés, dépositaires, eux-mêmes, de grands compositeurs du XXe siècle comme Poulenc, Debussy ou Ravel.
Il se dit que la richesse des partitions pour piano est si importante qu’aucun instrumentiste ne pourrait les jouer toute une vie durant. Cette analyse pourrait faire peur, voire décevoir ou créer une frustration. Il n’en est rien pour Emmanuelle Stéphan qui ne voit là que des avantages à disposer d’autant d’une palette si étendue qu’on y peut puiser à l’envi : « Mise à part les œuvres que l’on prépare pour les examens et les concours, on peut tout jouer. C’est une forme de liberté. »
On lui rappelle le personnage de Novecento, dessiné par Alessendro Barrico dans son roman éponyme, le jeune pianiste, né sur un bateau ne veut pas descendre du bord. Quand on lui invite il répond qu’il se sent libre car il n’a que 88 touches à son piano, Emmanuelle Stéphan ajoute : « C’est parce que le 8 renversé est le signe infini… »
Son instrument offre de telles possibilités qu’Emmanuelle Stéphan ne voit de concurrence nul part. Elle raconte que son rêve n’est pas de se produire dans telle ou telle salle mythique mais de parvenir à faire comprendre sa musique : « C’est ça que je trouve important. »
Quand on fait remarquer à Emmanuelle Stéphan qu’elle transmet via les réseaux sociaux aussi des messages militants, elle rectifie un tant soit peu : « Je ne me considère pas comme militante mais je fais suivre des informations qui me touchent et qui concernent notre société. Ce que je fais n’est qu’une petite goutte dans la mer. »
Elle même répond souvent présent à des actions solidaires : « Par exemple, j’ai joué pour le Téléthon avec d’autres artistes. »
Ce qui la motive, et faisant suite à un projet du ministre de l’Education nationale, ce sont les actions dans les écoles pour développer la musique, : « Je suis allée dans une classe, ça a un côté un peu social. Je suis à nouveau en contact pour la rentrée 2019.» Elle interviendra à Nice où elle demeure après avoir quitté son Alsace natale, elle est originaire du Haut-Rhin au point de concorde des trois frontières de la Suisse, de l’Allemagne et de la France. Un point de convergence à l’accent souvent remarquable qu’elle a perdu ou presque : « Sauf quand je reviens en Alsace alors je le retrouve. »
La vidéo d’Emmanuelle Stephan
Où entendre Emmanuelle Stéphan ?
- Le 17 octobre en récital à Fontaines-les-Dijon ;
- Le 13 novembre en récital à Luxembourg,
- Le 6 décembre en récital “Sur le piano de Poulenc“,
- Le 18 janvier dans le cadre de Générations France Musique le Live ;
- Le 1er février en récital l’Accueil Musical à Paris ;
- Le 1er mars au Théâtre élisabéthain d’Hardelot ;
- Le 5 avril au Touquet festival Musica Nigella ;
- En Mai, à nouveau à l’affiche du Festival Francis Poulenc ;
- En juin dans deux récitals à Varsovie en Pologne.
Renseignement à Emmanuelle Stéphan