La soprano Marie Perbost chante Pamina à l’Opéra de Tours, elle confie qu’elle aimerait bien que ce personnage s’identifie à elle. Au cours de sa carrière, à l’instant T, elle préfèrerait chanter ceux qui conviennent à sa voix et à son instrument, plutôt que d’ajouter des prises de rôle à des prises  de rôle. Et justement cette Pamina de la Flûte enchantée de Mozart lui plaît bien : « Il faut du temps pour incarner un personnage et lui donner plus de richesse, en travaillant plus dans le détail. Quand on l’a interprété dix fois, on domine mieux son rôle. »

Il est vrai que sa carrière de Marie Perbost ne fait que débuter, marquée par une Révélation classique Adami en 2016, elle compte ses productions sur les doigts d’une main, et encore pas complète, trois depuis le mois de septembre. On ressent son plaisir de jouer qui se mêle à la mesure de la patience nécessaire à ce métier où le temps est bénéfique ; et plus elle apprécie la bienveillance de ses aînés : « J’avais chanté ce rôle mais dans une version d’une heure et demie, là c’est différent, il faut tenir trois heures. J’ai la chance d’avoir à mon côté le ténor Florian Laconi qui est de bon conseil et me fait profiter de son expérience. Le conseil au cours d’une répétition n’est pas professoral et c’est sain car les bons conseils servent la réussite de la production. J’apprécie ce plateau d’avoir sur la scène des chanteurs confirmés et des jeunes. Vous savez ce qui me désole, c’est de voir des chanteuses de 50 ans qui ont une belle technique avoir moins de propositions, car on préfèrerait des jeunes artistes. Je pense au contraire que des rôles nécessitent cette maturité, comme Butterfly (NDRL : de Puccini). Pour moi, vieillir, c’est bien. Ce n’est pas une maladie, au contraire. Et puis, il faut une transmission avec toutes les générations sur le plateau. Si j’avais une cause à défendre ce serait celle des femmes dans notre milieu et dire qu’à 50 ans, elles ont encore des rôles à tenir à l’opéra.»

le soprano Marie Perbost chante Pamina à l'opéra de Tours

Le soprano Marie Perbost chante Pamina à l’opéra de Tours. Photo Crédit Christophe Pelé.

Si elle aime se produire en opéra, Marie Perbost apprécie autant les récitals : « Il n’y a pas la fosse qui sépare le chanteur et le public. J’aime cette proximité. Ce sont deux aspects intéressants de notre métier.»

Si elle n’avait pas fait d’opéra, elle aurait aimé le théâtre ou faire de la radio : « J’ai eu une expérience au cours d’une interview et ça m’a bien plu. Peut-être avec une émission ? Mais il faut proposer la bonne idée car je n’ai pas envie d’être ridicule. »

Sa définition du ridicule ? « Je n’aimerai pas un échange de propos futile. Il faut qu’il y ait un plaisir à écouter et que l’auditeur apprenne quelque chose. »

Bruno ALBERRO

 

Photos crédit PIERRAGE

Le coin CD

“Une jeunesse à Paris” est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes dématérialisées et chez les disquaires.

La vidéo de Marie Perbost

Où entendre Marie Perbost ?

  • Les 10, 12 et 14 mars à l’Opéra de Tours dans la Flûte enchantée de Mozart ;
  • Le 1er avril à la cathédrale Saint-Louis des Invalides ; 
  • Le 6 avril à la chapelle royale de Versailles ;
  • Le 4 mai au festival de Pâques de Deauville ;
  • Le 2 juin au théâtre de Saint-Dizier;
  • Le 5 juillet à la chapelle royale de Versailles ;
  • Les 6,7,11,12,13 au théâtre de l’Athénée ;
  • Le 4 juillet au festival d’Aubes-sur-Oise
  • Le 13 juillet au festival de Musique en Trégor ;
  • Le 4 août au festival de Prades
  • Les 8 et 9 août au festival des Grandes heures de Cluny.

Renseignement à Marie Perbost