Pierre Génisson fait partie des clarinettistes les plus recherchés. Il suffit de lire son agenda et ses rendez-vous estivaux pour constater qu’il va de salle en salle et de festival en festival. Son parcours le conduira en octobre prochain à l’observatoire Wilson en Californie. Là où le Big-Bang, de la naissance de notre monde, a été découvert.

Le 1er octobre, Pierre Génisson posera ses lèvres sur l’anche de la clarinette avec comme dôme la voûte céleste californienne. Le Marseillais de naissance est invité à donner un concert à l’observatoire Wilson en compagnie de la violoncelliste Cécilia Tsan, un lieu unique puisque que les scientifiques ont découvert le Big-Bang qui a donné naissance à notre univers.

Si son accent de la cité phocéenne est discret il s’entend dans certaines syllabes et avoue : « Je n’ai jamais eu vraiment cet accent, mais je ne sais pas dire rose sans prononcer le O très ouvert. »

Pierre Génisson a séjourné cinq ans sur la côte ouest des Etats-Unis et qu’il est sollicité pour donner des concerts cinq à six fois par an. En jouant dans ce pays neuf, Pierre Génisson a le sentiment de venir en héritier de la culture française : « Nous avons une tradition culturelle de plusieurs siècles. C’est en cela que je me sens profondément Français. »

Cette fois, où il se produira en ce début d’automne, l’endroit est singulier certes, mais il satisfait le soliste : « C’est toujours intéressant de se produire dans de nouveaux lieux. Dans une salle dédiée, on sait que ce sera standard, qu’elle sera plus ou moins sèche ou généreuse. Là, il faut s’adapter, en tenant compte du lot de surprises sur le plan de l’acoustique ; souvent aussi le public est différent. Le rôle d’un musicien est aussi de s’adapter aux conditions présentes. »

Les conditions présentes répondent à l’espace proposé à l’artiste, mais aussi aux politiques menées pour la Culture. Pierre Génisson glisse qu’en France, les artistes peuvent travailler : « En France, c’est le pays du monde où il y a le plus de festivals. Ça ne pose pas de problème pour travailler, nous sommes encore un pays riche. »

Un pays peut-être atteint par le jeunisme, non ? Il s’amuse à répondre qu’à 32 ans, on lui fait remarquer qu’il ne fait plus partie de la jeune génération : « Je ne sais pas si c’est du jeunisme. Nous vivons sans doute dans une société où tout va vite et que les gens se lassent  rapidement. Le jeunisme, ce n’est pas quelque chose qui me porte. Je fais mon métier de la plus belle façon possible pour partager avec la musique un moment d’humanité.»

Si l’essentiel de sa vie actuelle est de donner des concerts, Pierre Génisson n’oublie pas la transmission : « Pour l’instant je suis dans les voyages et ça me convient. J’enseigne aussi à l’Ecole normale de Paris, j’aime beaucoup et ça me tient à cœur. Je suis aussi directeur artistique des Rencontres musicales de Cambrai. J’aimerai bien organiser quelque chose dans le sud. A Marseille, de préférence. »

Bruno ALBERRO

Où entendre Pierre Génisson ?

  • Le 16 mars à Vincennes avec l’orchestre de la Nouvelle Europe et Nicolas Krauze ;
  • Le 31 mars à la Trinité-sur-mer avec Maxence Pilchen ;
  • Le 8 avril à Los Angeles US avec la violoncelliste Cecilia Tsan ;
  • Du 12 au 14 avril à Saint-Avé avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne ;
  • Le 13 avril à Janzé avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne ;
  • Le 14 avril à Quimper avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne ;
  • Du 16 au 26 avril à l’Abbaye de Fontfroide en résidence musicale avec Anna Pétron ; 
  • Le 12 mai à Pornic en récital avec François Dumont (piano) and le trio Elégiaque ;
  • Le 22 mai à Rochefort au théâtre de la Coupe d’or en récital avec François Dumont (piano) ;
  • Le 14 juin à Auvers-sur-Oise dans un programme Mozart et Weber Clarinet avec les solistes du Metropolitan Opera NYC ;
  • Le 21 juin à Compiègne au théâtre impérial de Compiègne ;
  • Le 29 juin au Château de Meursault « Festival Musique & Vins au Clos Vougeot » dans un programme Mozart avec David Guerrier, Marc Trenel, Johannes Grosso… ;
  • Le 30 juin, à Chalon dans le Concerto de Mozart avec le Taiwan Formosa Philharmonic Orchestra ;

Renseignement à Pierre Génisson