Le contre-ténor Philippe Jaroussky a remis à la mode cette tessiture, propre à la période baroque et aujourd’hui à la musique contemporaine. Il est attendu à Avignon le jeudi 28 mars à Avignon à l’Opéra Confluence dans le cadre du festival Musiques baroque en Avignon.
Le contre-ténor Philippe Jaroussky est sans conteste la vedette de sa tessiture.  Au point que dans de nombreuses productions les directeurs faisaient appel à des mezzo-sopranos ou des contraltos. Un temps révolu, dans la lignée de Philippe Jaroussky, les contre-ténors retrouvent des couleurs à l’affiche : « C’est vrai qu’il y a toute une nouvelle génération de contre-ténor. Ce qui a permis de renouveller aussi les programmes des maisons d’opéra. Régulièrement on lit de nouvelles productions avec des ouvrages moins connus qui sont redécouverts. »

Philippe-Jaroussky-C-Simon-Fowler-licensed-to-Virgin-Classics_photos-mini

Philippe Jaroussky. Photo crédit Simon-Fowler

Que le retour des contre-ténors dans les distributions sans refouler pour autant les mezzos qui avaient repris leur rôles des années durant n’étonnent pas Philippe Jaroussky : « On voit que les chanteuses prennent encore les rôles de travestis. C’est normal. Dans la Rome antique, les rôles féminins étaient incarnés par des castras puisque les femmes n’avaient pas le droit de se chanter ou de se produire sur scène. »
Quand on lui demande si l’attrait pour la musique baroque est peut être dû au fait que le XXe siècle a peu joué ses compositeurs, avec l’affrontement entre la musique tonale et la musique contemporaine ? Philippe Jaroussky n’en est pas convaincu : « On voit que les festivals comme Aix-en-Provence ont programmé deux opéra de Cavalli en cinq ans et deux à Paris, c’est qu’il existe un public pour ce répertoire qui déclenche une curiosité intellectuelle avec des mélodies irrésistibles. »
Selon le contre-ténor, il reste peu de littératures à découvrir de cette époque calquée sur la vie de  Jean-Sébastien Bach (1685-1750), avant de laisser place au classique. Il glisse que pendant ce siècle baroque, les librettistes étaient mieux rémunérés que les compositeurs : « Il était fréquent que les livrets étaient repris par d’autres musiciens. Il est facile de trouver des histoires identiques dans les opéras, certains livrets ont été mis en musique 90 fois. »

Bruno ALBERRO

 

La vidéo de Philippe Jaroussky

Où entendre Philippe Jaroussky ?

  • Le jeudi 28 mars à l’Opéra-Confluence du Grand-Avignon ; 
  • Le 30 mars avec l’Ensemble Artaserse à la Konzerthaus de Berlin.

Renseignement à l’Opéra du Grand Avignon et à Philippe Jaroussky