Une première production à Monte-Carlo, une invitation à chanter pour les 150 ans des Chorégies d’Orange cet été, un CD à l’automne, une carrière montante, le ténor Cyrille Dubois se dit pleinement satisfait de sa vie lyrique.

Cyrille Dubois chantera pour la première fois à l’Opéra de Monte-Carlo où il endossera le costume de Belmonte, le rôle masculin principal de L’Enlèvement au sérail de Mozart, donné du 22 au 28 mars. Au mois de juillet il chantera dans Guillaume Tell de Rossini, un rôle plus modeste. Il passe ainsi avec la même passion d’un personnage de premier plan à un second rôle.
Le ténor normand juge que ça fait partie du métier, que depuis cinq ans, il progresse ainsi et que ça lui va bien : « On va bientôt plus me considérer comme un jeune chanteur. Ca fait maintenant cinq ou six saisons que je suis invité dans des productions. On commence par de petits rôles dans de petites salles, puis de grands rôles dans de petites salles et des petits rôles dans de grandes salles et j’espère de grands rôles dans de grands salles et de grands festivals. Certains chanteurs sont rapidement dans de grandes salles, moi je préfère progresser en palier. Ca me correspond mieux. On ne peut considérer que Monte-Carlo où je chante pour la première fois soit une petite salle. Même un petit rôle dans les Troyens à l’Opéra-Bastille, c’est intéressant. La relation entre un artiste lyrique et un directeur d’opéra est basée sur la confiance qui s’établit peu à peu, ce sont les directeurs qui nous engagent.»

Le ténor Cyrille Dubois chantera à l'Opéra de Monte-Carlo dans L'enlèvement au sérail de Mozart. Photo crédit Philippe-Delval

Le ténor Cyrille Dubois chantera à l’Opéra de Monte-Carlo dans L’enlèvement au sérail de Mozart. Photo crédit Philippe-Delval

En production à Monte-Carlo, Cyrille Dubois se trouve à plus de mille kilomètres de chez lui : «Aujourd’hui, nous avons les réseaux sociaux pour continuer à communiquer. Et puis la solitude de l’artiste dépend s’il est en production ou en concert. En production, c’est variable. Souvent on retrouve des chanteurs que l’on a croisé ailleurs, certains deviennent des amis et on va boire un coup après une répétition. Pour ma part quand je suis une semaine avant la première, je fais attention pour rester dans ma bulle. On appelle ça la semaine de la mort, entre la répétition piano, la première avec orchestre, la pré-générale, la générale et la première. En fait je me sens tranquille après la première et j’en profite pour visiter la ville. Ici j’irai au musée océanographique. Je vais en profiter. »
Cyrille Dubois confie son attachement aux maisons où il s’est produit : « C’est vrai que c’est sympathique de retrouver des gens que l’on a côtoyés. Mais découvrir de nouveaux lieux, c’est intéressant. »
Comme cet été aux Chorégies d’Orange où il chantera dans Guillaume Tell de Rossini et retrouvera sa partenaire monégasque Jodie Devos : « J’ai chanté en 2018 dans Musiques en fête. C’est impressionnant aussi de chanter là pour les 150 ans du festival. Maintenant à Orange, il faut faire confiance à sa technique, car on n’a aucun retour. »
Outre l’âge et la notoriété du festival lyrique orangeois, Cyrille Dubois rend un hommage à toutes les associations : « Les Chorégies peuvent servir d’exemples à tous ces bénévoles qui s’activent pour organiser des concerts ou des productions. Les Chorégies montrent qu’une manifestation peut s’installer dans le temps. »
Le temps n’a pas de prise sur Cyrille Dubois qui déclare ne pas avoir de plan de carrière : « Je me dis des fois que je pourrais être un jour directeur artistique  d’un festival, mais je n’ai pas le temps. Même si je n’écarte rien plus tard. L’enseignement est aussi une autre possibilité de transmettre. »
Pour l’instant, outre d’avoir la tête et le corps concentré sur cette nouvelle production, Cyrille Dubois a aussi en tête le disque qui doit sortir en septembre : « Avec le pianiste Tristan Raës nous avons enregistré O lieb ! Chez Aparté. C’est un disque de mélodies de Liszt.»

Bruno ALBERRO

Photo crédit Mirco Magliocca

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Renseignement à Cyrille Dubois