Le soprano Fabrice Di Falco défend les voix d’Outre-mer. Il organise actuellement un concours dans chaque département avec une finale à Paris et un concert de gala en janvier. Il évoque le déficit de structures pour cette France d’ailleurs.

Sur treize chanteurs de couleur, retenu pour chanter « Les Nègres » d’après Jean Genet à l’Opéra de Lyon, le ténor Fabrice Di Falco a vite compris qu’il était le seul français de cette distribution : « J’ai trouvé ça étonnant. Nous étions en France, dans une mise en scène française, avec un compositeur français, dans un livret en français Michael Levinas, d’après un auteur français. » A ce moment-là lui le Martiniquais a pris son bâton de pèlerin pour développer l’art lyrique dans les départements d’outre-mer. Mais pas que l’opéra d’ailleurs puisqu’il vient de lancer à la Réunion le Concours des voix d’Outre-mer, suivront la Guadeloupe en avril, puis la Martinique en mai, la Guyane en juin avant la finale en décembre à Paris et un concert de gala en janvier, comme cette année : « Nous ouvrons à tous les genres et tous les styles. C’est par l’éclectisme que certains d’entre eux découvriront peut-être l’opéra, comme le soprano guadeloupéen Magali Léger avec qui j’ai chanté le Songe d’une nuit d’été. Si on ne faisait appel qu’à des chanteurs lyriques beaucoup auraient peur de s’inscrire. Ce qui est fabuleux, c’est de voir Marie-Laure Garnier (NDRLR: Elle est Révélations classique ADAMI) s’inscrire alors qu’elle est déjà connue dans le monde de l’opéra. »

Le soprano Fabrice Di Falco

Le soprano Fabrice Di Falco se réjouit du partenariat avec Voix nouvelles avec des concerts dans les départements d’outre-mer.

Il se démène aussi pour que les structures se mettent en place : « Il y a deux conservatoires à la Réunion et en Guyane. Même si l’enseignement est de qualité, ce qu’il faudrait aussi ce serait de lier des partenariats avec des conservatoires de Boulogne-Billancourt et Paris pour accueillir des élèves qu’ils rencontrent des artistes et croisent d’autres élèves. »

Fabrice Di Falco se sert de sa propre expérience, lui a développer son chant jusqu’à 19 ans sans conservatoire : « Il y avait qu’un seul professeur de musique, pas de maîtrise d’enfant ni de formation solfégique poussée. Je suis allé au conservatoire de Boulogne avant de rejoindre le Conservatoire supérieur de Paris. J’ai senti que j’avais tellement de retard. »

Fabrice Di Falco raconte aussi que s’il y a beaucoup d’Outre-marins à Paris le lien entre eux n’existent pas forcément : « On connaît les difficultés dues à l’éloignement des populations d’Outre-mer mais tous ceux qui vivent en métropole, n’ont pas forcément accès au conservatoire ou à un professeur de musique privé, faute de moyens. »

Fabrice Di Falco se réjouit toutefois du partenariat avec Les Voix nouvelles présidée par Raymond Duffaut, ancien directeur des Chorégies d’Orange et de l’Opéra d’Avignon, et avec le soutien de Karine Deshayes, la présidente du jury : « Nous avons convenu d’une tournée dans les territoires d’outre-mer. »

Bruno ALBERRO

 

Les inscriptions au concours voix d’Outre-mer

La vidéo de Fabrice Di Falco

Où entendre Fabrice Di Falco ?

  • Le 1er avril dans Begin the Beguine à Le bal Blomet Paris 
  • Le 15 mai en concert avec Ray Lema, Silas Bassa à Le bal Blomet Paris 

Renseignement à Fabrice Di Falco