Le dimanche 7 avril, l’Opéra Confluence d’Avignon accueillera le concert des Voix nouvelles 2018. Avec le soprano Hélène Carpentier, le baryton Anas Seguin et le ténor Florian Laconi de l’édition 2002 et le soprano Caroline Jestaedt. Elle est née en Belgique tout en étant de nationalité franco-allemande.

Caroline Jestaedt est franco-allemande par la naissance et belge par le cœur pour y être née et avoir habité en Belgique jusqu’à l’âge de 21 ans : « Ce que j’aime en Belgique, c’est que les gens ont beaucoup d’humour et peuvent rire d’eux. » Comme elle poursuit ses études musicales à Vienne, elle est attachée à quatre pays européens. Si d’aucuns aimeraient se produire dans les vastes salles américaines, le soprano Caroline Jestaedt se satisferait d’une carrière en France et en Europe. Une carrière bien commencée avec une Victoire aux Voix nouvelles 2018, présidée par Raymond Duffaut, qui lui permet de suivre une tournée dans 17 maisons d’opéra française, avec une prochaine étape à Avignon ce dimanche 7 avril à 16 heures : « Cette tournée confirme que le travail s’apprend sur les planches aussi. Et puis, c’est une chance de pouvoir chanter avec un orchestre. Cette tournée permet d’accumuler de l’expérience, de s’améliorer et de se faire connaître par des directeurs d’opéra. D’aller aussi dans des salles dont je ne savais pas même pas au départ qu’on y donnait de l’opéra. En fait en France, il y a beaucoup de lieux aussi. »

Le soprano Caroline Jestaedt, Voix nouvelles 2018 sera en concert ce dimanche à Avignon.

Le soprano Caroline Jestaedt, Voix nouvelles 2018 sera en concert ce dimanche à Avignon. Photo crédit Stefano Padoan.

Avec cette quadruple culture, Caroline Jestaedt s’autorise quelques comparaisons, même si elle n’a pas appris le chant en France : « On peut dire que l’Allemagne et l’Autriche ont la même approche. En France, c’est peut être plus élitiste que ce soit pour les chanteurs ou les instrumentistes. Le public aussi est différent. En Allemagne, la musique fait partie des mœurs. Par contre, l’opérette c’est typiquement français, il y en a très peu en Allemagne. »
Pour illustrer son propos, elle rappelle un projet construit entre Paris et Vienne : « Nous avions un projet autour du Requiem allemand de Brahms avec un échange avec le conservatoire supérieur de Paris en partageant l’orchestre en deux. Les jeunes Allemands ont constaté que leurs homologues français avaient une excellente technique mais qu’il manquait d’ensemble. »
Elle explique aussi que les oreilles du public sont habituées à des distributions plus lourdes : « On ne peut imaginer une Pamina (NDLR : La Flûte enchantée de Mozart) à voix légère. Alors qu’en France on aime ce type de voix, comme la mienne. »
Caroline Jestaedt dit bien qu’elle n’a pas défini de plan de carrière : « J’aimerais une carrière plutôt en Europe. Il faut aussi que ma voix se développe. La laisser progresser dans les répertoires mozartiens ou belcantiste, j’aime bien aussi les mélodies françaises et les lied. »
Le soprano dévoile son intérêt aussi pour les partitions évanouies : « A côté des productions d’opéra et des concerts, j’ai un projet plus personnel, celui de redonner vie à des partitions enfouies dans les oubliettes. »
Si cette fin de saison, elle a peu de concerts, son agenda de 2019-2020 se remplit bien : « Ça me laissera le temps de bien préparer ces dates. Je préfère avoir du temps pour apprendre un rôle. Le corps aussi a besoin d’assimiler. »

Bruno ALBERRO

 

Concert Voix nouvelles en bref :

  • Dimanche 7 avril à 16 heures à l’Opéra Confluence du Grand Avignon, concert des Voix nouvelles 2018 avec Hélène Carpentier, Caroline Jestaedt, Anas Seguin et Florian Laconi. Au programme des airs de Massenet et de Bizet en première partie et en seconde partie des airs de Rossini, Donizetti, Puccini, Verdi et Lehar.

Où entendre Caroline Jestaedt ?

  • Le 1er octobre à l’Auditorium de Radio France : Messie de Händel avec l’ensemble la Chapelle Harmonique (direction Valentin Tournet) ;
  • Une tournée avec Ariodante de Händel (Dalinda) avec les Musiciens du Louvre dir. Marc Minkowski
  • En janvier et février 2020, production de Parsifal (Blumenmädchen) au Capitole de Toulouse ;
  • En mars 2020, production de Cendrillon de Massenent (Noémie).

Renseignement à l’Opéra du Grand Avignon