Rencontre avec Anne-Sophie Petit, soprano

Elle aurait pu choisir l’anthropologie qu’elle aurait pratiquée dans le Pacifique anglophone, sa spécialité, sanctionnée par un master avec des travaux de recherche in situ à Tahiti ou en Nouvelle-Zélande. Pourtant Anne-Sophie Petit a préféré devenir chanteuse lyrique.

Anne-Sophie Petit se destinait à l’anthropologie, après un master, elle a changé d’orientation pour devenir chanteuse lyrique : « Je me suis dit que si ça ne marche pas je pourrais toujours revenir à l’anthropologie plus tard. » Anne-Sophie Petit ne commentera pas les nouvelles lois concernant les aborigènes en Australie : « Je ne connais pas suffisamment ce dossier, c’est un problème plus vaste et pas seulement un problème de société. »
Elle raconte que quand elle est disponible elle lit des publications sur l’anthropologie, quand elle tombe sur des articles : « Je me dis que ça pourrait être moi, si j’avais continué en doctorat. Il me reste cette curiosité. Mais j’ai fait un choix et je m’y tiens à cent pour cent. »
Le chant, elle l’a appris en participant à une maîtrise au collège puis au lycée : « J’ai reçu des coups particuliers à Tahiti où mon père fonctionnaire avait été affecté. Ça s’est transformé en passion et j’ai gravi échelon après échelon. Ensuite pour aller plus loin, j’ai intégré la Haute école de musique de Lausanne. » De ces voyages avec les mutations successives, dont Saint-Pierre et Miquelon, Anne-Sophie Petit a retenu une capacité d’adaptation : « On acquiert une grande force à beaucoup voyager. Dans le métier de chanteur aussi on doit se déplacer et s’adapter au plus vite à un lieu ou à des partenaires, des réalisateurs, à un orchestre, au chef. C’est le bon côté. Ces voyages apprennent aussi la simplicité dans les rapports car on respecte les valeurs humaines. »
Ce qu’Anne-Sophie Petit aimerait beaucoup, c’est de chanter plus souvent en France : « La Suisse a une très grande culture musicale. Ensuite il faut arriver à se faire connaître. Tous les ans un peu plus. »
Comme beaucoup d’artistes lyriques, son rêve serait de chanter dans des salles prestigieuses. Quand on lui demande lesquelles ? Anne-Sophie Petit répond rapidement l’Opéra Comique, à Berlin et Barcelone : « Là où j’ai assisté à des spectacles avec mes parents. »