Quand elle était enfant, comme beaucoup, Sophie Hervé hésitait entre différents métiers : actrice, médecin, professeur ou journaliste. Elle est d’ailleurs en possession d’un master de journalisme. En fait, elle est devenue chanteuse lyrique dans le choeur de l’Opéra de Tours, avant de prodiguer des conseils à ses confrères ou aux professeurs.

La cantatrice Sophie Hervé a associé l’enseignement à ses productions sur scène, avant de se pencher sur les voix fatiguées ou usées qu’elles puissent à nouveau s’épanouir. Il lui reste le métier de journaliste qu’elle a si peu exercé et dont elle ressent toujours le manque, une envie qui remonte à l’enfance qu’elle a sanctionné par un master. Sophie Hervé a retenu du métier de journaliste la recherche, avec quelques regrets, dont celui de ne pas avoir ressenti l’étincelle qui vous fait une suivre, une ambulance ou un camion de pompier : « Je ne voyais pas ce métier de cette façon, je préférais la forme de journalisme de Jean-François Kahn. » Elle a fait une pige estivale néanmoins à Téléstar : « Je travaillais dans un restaurant et on m’a proposé d’essayer. Je me suis leurrée sur ce job.»

Cela n’en fait pas une mélancolique pour autant, pas même une nostalgique ou une romantique, seulement une passionnée qui se met au service des autres. Ce patchwork cérébral, elle l’applique  au chant lyrique ou la voix en général, pour enseigner aux professeurs de chant. On pourrait s’en étonner de pratiquer une pédagogie aux pédagogues : «Chaque année les professeurs de conservatoires de France peuvent passer des concours pour leur promotion. Nous les aidons. J’ai une dizaine d’élèves par an. »

Tours : Sophie Hervé professeur de chant

Tours : Sophie Hervé professeur de chant

Si la voix se travaille, elle peut être aussi attaquée et elle est sensible à un environnement négatif qu’il soit psychique ou physique : « J’ai soutenu un mémoire sur la pathologie de la voix. »

Sa voie était de chanter même si elle n’a pas suivi d’études spécifiques. Le chant est sans doute inscrit dans ses racines génétiques : «Nous avons quatre générations de chanteurs, puisque ma fille Julia Scoatariu chante aussi. »

Son entrée dans le monde lyrique est douloureux puisqu’elle rappelle à Sophie Hervé la mort de son père, alors qu’il avait recommandée à sa cousine professeur au Conservatoire de Paris : « J’y suis allée tout de même, voir si ça valait le coup de prendre des cours. Je pense que tout ce qui m’arrive maintenant c’est mon père qui me guide. »

La voix naturelle est devenue professionnelle en intégrant le Chœur de l’Opéra de Tours. Sophie Hervé glisse que rapidement elle a eu envie d’aider ses confrères ; et on lui a demandé de prodiguer des conseils, voire d’enseigner : « C’est comme ça que j’ai fait des recherches sur la physiologie. »

Tours : Sophie Hervé professeur de chant

Sophie Hervé rêve de la Comédie française.

Actuellement, elle termine un roman pédagogique : « Ce style n’est dans aucun répertoire. Il se situe au carrefour du chant et de la pédagogie et il est lié à mon parcours. J’ai toujours analysé ce que je faisais. »

Sophie Hervé se satisfait qu’aujourd’hui on se penche sur le périnée et sa fonction dans le chant : « Il y a vingt ans, on s’est fichu de moi. Depuis quatre ou cinq ans, on en parle dans le sport ou le chant pour les femmes enceintes. On se pose maintenant des questions sur les chanteuses ménopausées, sur le poids des artistes ou s’il vaut mieux faire du sport. Il y a encore une méconnaissance de la voix. J’aime bien visualiser un chanteur et son squelette j’en conclus son souffle.»

Son rêve serait en fait de travailler à la Comédie française : « Etre dans un théâtre tout le temps, au milieu des voix. »

Bruno ALBERRO

Où voir où entendre Sophie Hervé?

  • Les 25 et 26 mai à Poitiers , pour un programme consacré à la compositrice Isabelle Aboulker, avec 80 enfants et le comédien Patrick Harivel.
  • Le 20 juin dans la cadre de la Scène populaire avec le Conservatoire du XVIIIe arrondissement de Paris un projet « opérettes »
  • Le 30 juin à saint Mery à Paris La petite messe solennelle de Rossini
  • En octobre 2019, la mise en scène de Didon et Enée de Purcell.
  • En décembre mise en scène Pelleas et Melissandre de Debussy également pour la « Scène populaire » avec le conservatoire du XVIIIe arrondissement.

Renseignement à Sophie Hervé