La vie de la violoniste Liza Kerob se découpe en quatre mondes, toutes ont leur importance pour assurer son équilibre : l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo, le trio Goldberg depuis quelques années, quelques concerts annuels en soliste pour des concertos et sa famille, pierre angulaire qui conditionne ses choix. Elle sera cet été au festival d’Entrecasteauxavec le trio Goldberg, le Chili lui ouvre les portes, elle siègera à l’automne dans le jury du concours de chefs d’orchestre de Besançon.

La violoniste Liza Kerob ne cesse de penser à protéger ses mains. Il est vrai que c’est une part importante de son être : « J’y pense tout le temps, je fais même attention en tombant de ne pas arriver sur les mains, je redouble d’attention en faisant la cuisine. J’aime le ski et je ne veux pas m’en priver, mais j’y vais quand il y a peu de monde sur les pistes. »

On pourrait penser que sa démarche est intuitive, nouée à la raison, en fait elle s’est nourrie de l’expérience, comme le raconte la musicienne : « Quand j’étais enfant, je m’étais cassé deux doigts et j’ai été trois mois sans pouvoir jouer. Sans parler du stress à savoir, si j’allais pourvoir rejouer. Ça m’a fait prendre conscience que je n’ai pas droit à l’erreur. La vie nous apprend les choses, c’est une excellente professeur. Avec mes enfants, je leur dis tout le temps de protéger leurs yeux et leurs mains. »

La violoniste Liza Kerob de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo et du trio Golberg.

La violoniste Liza Kerob de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo et du trio Golberg.

On pourra entendre Liza Kerob dans de nombreux festivals cet été dont le festival de la Roque d’Anthéron avec l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo ou le festival de musique de chambre d’Entrecasteaux, dans le Var en trio. Elle juge que son parcours professionnel, entre ses positions de super-soliste à l’Orchestre ou soliste invitée ou encore au sein du trio Goldberg, l’enrichit (NDLR : Né au sein de l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo avec Liza Kerob, supersoliste, Federico Hood, 1er alto solo, et Thierry Amadi, 1er violoncelle solo) : « L’orchestre est une structure de 90 musiciens  au service d’un chef et de ses idées ; dans le trio on est son propre chef. On cherche ensemble et on exécute. C’est vrai qu’au conservatoire on nous fait travailler et on nous prépare à être soliste. C’est aussi un choix de vie, surtout quand on a une famille. La musique de chambre permet de travailler les parties en solo, ce qui permet de gérer la pression quand on est soliste dans un orchestre. Le plaisir est différent, l’un nourrit l’autre. »

Elle rappelle que le trio Goldberg ne s’était constitué que pour un seul concert : « Nous n’avions pas de nom au départ. On nous avait demandé de jouer les Variations Goldberg transcrites pour trio. Nous avons obtenu un tel succès qu’on nous a demandés un peu partout. Prendre le nom de Goldberg était une évidence, après avoir vérifié qu’il n’avait pas déjà été pris. »

La formation a vécu un changement avec la venue de l’altiste Federico Hood. Si elle doit faire une comparaison avec l’orchestre, Liza Kerob explique qu’au sein du trio, elle connaît les deux autres parties musicales par cœur : « On colle instantanément à l’instrument, surtout quand votre partenaire joue différemment et que ce n’était pas prévu. Certaines fois, on se dit qu’on va garder cette approche, d’autres fois on estime que ce n’était pas forcément heureux. Il n’y a pas de chef entre nous, on essaie les propositions des uns et des autres et souvent on change en essayant autre chose.»

Si Liza Kerob n’a pas envisagé de construire une carrière de soliste, c’est qu’elle voulait construire une famille, avec les contraintes que cela induit : « L’orchestre permet cet équilibre, car la vie d’orchestre est plus stable. On pourrait faire plus de dates avec le trio, mais ça voudrait dire partir plus souvent, trouver des arrangements pour les enfants. Ça signifie aussi vivre ensemble en permanence avec les autres membres, comme un mariage à trois. Une vie de soliste, c’est une vie de solitude et solitaire. Mais pendant les années de formation on nous fait travailler des concertos et c’est bien de les jouer. J’aime bien être invitée pour quatre ou cinq concertos par an ; en septembre, je vais à Santiago du Chili donner le concerto de Bruch ; en décembre, à Toulouse pour le concerto de Brahms et ensuite c’est prévu d’aller à Massy l’année prochaine pour le concerto de Dvořák.»

Bruno ALBERRO

 

La vidéo de Liza Kerob

Où entendre Liza Kerob ?

  • Le 2 juin, avec le trio Goldberg à Menton ;
  • Le 18 juin, avec le trio Goldberg au Yacht club de Monaco ;
  • Le 2 juillet avec le trio Goldberg à La Turbie ;
  • Le 18 juillet, avec le trio Goldberg à la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence ;
  • Du 21 au 26 juillet, en master class à Bagnères-de-Bigorre ;
  • Le 23 juillet, en trio à Bagnères-de-Bigorre ;
  • Le 30 juillet à La Roque-d’Anthéron avec l’Orchestre philharmonique de Monte-Carlo ;
  • Le vendredi 16 août,  au festival d’Entrecasteaux ; à 19h30 au château Mentone à Saint-Antonin avec le  Trio Goldberg avec Liza Kerob (violon), Federico Hood (alto), Thierry Amadi (violoncelle). Au programme Franz SchubertTrio à cordes D. 471 en si bémol maj ; Joseph Haydn Trio à cordes op. 53 n° 1 en sol maj ; Ludwig Van Beethoven Trio à cordes op. 9 n° 3 en do min ; Jean Françaix Trio à cordes ; Mieczyslaw Weinberg Trio à cordes op. 48 et Sergueï Taneïev Trio à cordes ;
  • Les 23 et 24 août, avec le trio Goldberg à Marseille ;
  • Le 2 septembre, en concert pour le concerto de Bruch à Santiago du Chili ;
  • Du 21 au 28 août, avec le trio Goldberg croisières musicales aux îles grecques ;
  • Les 2 et 3 décembre, dans le double concerto de Brahms à Toulouse ;
  • En 2020, enregistrement avec le trio Goldberg de pièces courtes.

Comme membre de jury :

  • Du 16 au 21 septembre, Liza Kerob sera membre du jury du concours de chef d’orchestre de Besançon.

Renseignement à Liza Kerob