Quels sont liens entre la musique et la peinture ? Les couleurs ! Puisque ce mot appartient aux deux langages. La beauté sans doute ! Quand elle est dans le regard ou l’oreille. Le sacré aussi. On ne citera pas les compositeurs nombreux à avoir écrit pour élever les âmes ou les peintres invitant les fidèles à réfléchir aux messages laissés depuis les primitifs italiens, allemands ou flamands à aujourd’hui.

Le père Kim En Joong peint et réalise des vitraux, comme ceux de la cathédrale haute de Vaison-la-Romaine. Cette commande lui a été passé par Léonard Gianadda de la fondation culturelle éponyme à Martigny en Suisse. Un cadeau offert à la ville romaine de Vaucluse. Du fait de ce chantier les concerts des Amis de l’église de la cité médiévale se déplaceront à la chapelle Saint-Quenin. Sauf celui inaugural de l’édifice du XIIe siècle du dimanche 27 octobre.

Si souvent la peinture religieuse ou sacrée est réaliste, voire symbolique, celle du père Kim est abstraite, toute en lumière. L’abstrait parle au cœur plus qu’au cérébral. Kim s’amuse à l’envi à dire que si c’est beau c’est qu’il a été poussé par Dieu : « Quand, c’est moche, c’est moi. Tout ce qui est beau est grand et vient de Dieu.»

La musique qui le touche est le chant grégorien : « Cette musique se situe entre la simplicité et la richesse, c’est un modèle de la perfection, cette musique touche l’âme. Si je suis habillé en moine, ce n’est pas l’habit qui fait le moine. Pour la musique ou la peinture, c’est la même chose. Ce n’est pas parce que ça paraît simple que c’est simple. C’est comme cela qu’on touche à la beauté.»

Le père dominicain, natif de Corée, explique que le premier de ses ennemis est l’orgueil : « J’ai illustré de 150 tableaux le livre des psaumes, je peux mourir. Ce que je garde en souvenir c’est au cours d’une exposition il y a trente ans où un Israélite est venu vers moi en larmes, d’émotion. C’est pour ça que je dis que ce qui est beau vient de Dieu, car le beau dépasse les relations humaines et quand c’est moche c’est moi. »

Le père Kim s’est converti à la religion chrétienne à 27 ans, c’est ainsi, en venant en Europe poursuivre ses études d’art qu’il est devenu catholique, puis prêtre, jusqu’à ce qu’il découvre l’ordre des dominicains qu’il a rejoint. On le voit maintenant vêtu de blanc. Il n’a pas pour autant oublié sa culture d’extrême-orient : « Je suis resté bouddhiste et taoïste. Cette culture et cette philosophie ne s’opposent pas à la religion, elles permettent un travail sur soi. Je ne confonds pas philosophie et religion. Et le livre des psaumes est un passeport pour tous les enfants d’Abraham. L’abstraction est le réalisme de mes rêves.»

Quand on lui cite le pape Jean XII qui disait que pour pratiquer la vertu il fallait une part de vice, le père Kim répond que c’est là tout le mystère du mal.

Bruno ALBERRO

Un musée consacré au père Kim En Joong

Dans la commune d’Ambert dans le Puy-de-Dôme, le samedi 15 juin, ouvrira l’espace consacré aux travaux artistiques de Kim En Joong dans l’ancien tribunal d’instance.

Renseignement à Kim En Joong

Didier Repellin, Kim En Joong et Léonard Gianadda

Didier Repellin, sous le regard de Kim En Joong, peintre et moine dominicain et Léonard Gianadda, architecte et mécène rappelle que les édifices ont été fabriqués à l’aide du seul maillet et du ciseau.

Les travaux de l’église de Vaison en bref :

Léonard Gianadda, de la fondation Pierre Gianadda à Martigny, en Suisse,  a passé une commande de vitraux au père Kim en Joong pour les offrir à la cathédrale de la cité haute par le biais de l’association Les amis de l’église de la cité médiévale (AECM). Ils seront installés en deux phases. La Ville aura en charge la pose et les travaux de maçonnerie des fenêtres. Dans le même temps le toit de l’église médiévale sera refait. Le financement est multiple avec une enveloppe à répartir entre la Ville, la Direction régionale de l’action culturelle, du Département à hauteur de 100000 euros et l’AECM L’association reversant l’intégralité de ses dons. Elle a reçu d’ors et déjà 130000 euros pour financer les vitraux et dernièrement 200000 euros pour poursuivre les travaux de consolidation et de restauration de cet édifice construit au XIIe siècle et agrandi jusqu’au XVIIIe siècle. Il a été fait appel à Didier Reppelin, architecte des bâtiments de France qui a rappelé que l’église a été construite avec un maillet et un ciseau : « Les ouvriers d’aujourd’hui sont aussi compétent que ceux d’hier, ce qu’il manque ce sont des chantiers. »

Les Concerts des Amis de l’église de la cité médiévale :

  • Le samedi 15 juin à 20 heures, à la chapelle Saint-Quenin avec le quatuor Piatti ;
  • Le vendredi 12 juillet à 18 heures, à la chapelle Saint-Quenin avec les Solistes d’Avignon ;
  • Le dimanche 28 juillet à 18 heures, à la chapelle Saint-Quenin, avec l’ensemble Seraphim ;
  • Le dimanche 1er septembre à 18 heures, à la chapelle Saint-Quenin, avec l’ensemble Walter ;
  • Le dimanche 27 octobre à 17 heures, à la cathédrale de la haute ville, avec l’ensemble Résonnance.

Renseignement à l’église de la Cité médiévale