Le nom d’Eric Vu-An est attaché à l’Opéra de Paris, à Noureev, à Carolyn Carlson, à Maurice Béjart, Roland Petit ou William Forsythes. Depuis 2009, il dirige le ballet de Nice-Méditerranée, il est invité avec sa troupe à présenter Don Quichotte le samedi 13 juillet au théâtre antique dans le cadre de Vaison-Danses.

Le ballet de Nice-Méditerranée lèvera le rideau du festival Vaison-Danses, le samedi 13 juillet, au théâtre antique avec Don Quichotte, dansé et chorégraphié par Éric Vu-An. Son nom est associé à l’Opéra de Paris et Noureev son directeur. William Forsythe, Carolyn Carlson, Roland Petit, Maurice Béjart étoffent son panégyrique de danseur, Bordeaux, Avignon, Marseille et Nice aujourd’hui ajoutent des lignes à sa biographie de chorégraphe. Il explique que la danse appartient à l’art en général ne se donnant pas de règles pour ses réalisations picturales éphémères : « La danse est une forme d’expression et le ballet un ménage à trois entre une chorégraphie, un ou des danseurs et de la musique. Même si des pas de danse peuvent nourrir une musique intérieure. »

Eric Vu-An du ballet Nice Méditerranée dansera Don Quichotte au théâtre antique de Vaison-la-Romaine le 13 juillet. photo crédit

Eric Vu-An du ballet Nice Méditerranée dansera Don Quichotte au théâtre antique de Vaison-la-Romaine le 13 juillet. photo crédit Dominique Jaussein

Si d’aucuns montrent ou démontrent que la France de la danse est coupée en deux avec au nord la danse contemporaine pure et le sud celle des ballets classiques ou néo-classique, Éric Vu-An préfère comparer une France divisée en quatre : « Il y a de moins en moins de ballets dans la filiation de Louis XIV, on peut dire que cette forme de danse survit par endroits. On remarque une suprématie de la danse contemporaine comme le Hip-Hop. Je ne dis pas que c’est bien ou mal. Mais je ne peux que constater que le ballet de Roland Petit à Marseille est passé de 37 à 21 danseurs et nous parlons de la deuxième ville de France. Le ballet de Nice-Méditerranée ne reçoit pas d’aides de l’Etat.»
Pour monter Don Quichotte en 2016, Eric Vu-An s’est donc décarcassé afin de se donner les moyens de cette production qui nécessite tout de même 26 danseurs. Lui même se met en scène pour l’occasion. Le personnage universel dessiné par Cervantes lui va bien. Il n’hésite pas à se comparer au cavalier de La Mancha pour défendre son art envers et contre tous, menant un combat héroïque contre des institutions plus ou moins cachées derrière leur moulin à vent : « Le seul vrai juge , c’est le public, c’est lui qui dit si nous sommes dans la bonne direction. On n’a pas imposé des formes d’expression. »
Eric Vu-An rejoint l’analyse de Philippe Grison, directeur de l’Orchestre régional Avignon-Provence qui estime que 95 % des dirigeants politiques ou économiques se désintéressent de la Culture, avec pour conséquences des actions en faveur des publics de demain sporadiques : « Il ne faut pas faire des séances scolaires pour des séances scolaires. Il faut prendre le temps et trouver des gens qui ont la capacité d’expliquer. Aux élèves, je leur parle d’Alphonse Daudet, de Bizet, de l’art de la barre. Pour rendre à un art accessible, il faut donner les clefs. Après il faut faire en sorte qu’une représentation dure 1h30, pas plus de heures comme le temps d’un film. »
De cinéma il en est question, puisqu’Eric Vu-An s’associe aux festivités des 100 ans des studios de la Victotorine, commencées depuis ce 26 mars : « Nous avons une création sur les Visiteurs du soir en associant l’histoire dans l’histoire et ne pas oublier nos racines. »

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Bruno ALBERRO
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Photo crédit Karl Lagerfeld

Le programme de Vaison Danses

  • Le 13 juillet en ouverture le Don Quichotte par le Ballet Nice Méditerranée dirigé par Eric Vu-An. Il reprend la chorégraphie de Marius Petipa.
  • Le 17 juillet la scène romaine sera laissée à la compagnie Jean-Claude Gallotta qui présentera My ladies rock pour rendre hommage à Janis Joplin, Patti Smith ou Nico.
  • Le 20 juillet, les gradins antiques verront un triptyque proposé par IT danse qui reprend Kaash d’Akram Khan ; Whim d’Alexander Ekman et In memoriam de Sidi Larbi Cherkaoui.
  • Le 24 juillet place à Sacre d’Emanuel Gat qui revisite le ballet révolutionnaire d’Igor Stravinsky, cette pièce sera suivie de trois tableaux dont une création ;
  •  Le 27 juillet Mourad Merzouki foulera pour la première fois le plateau raisonnais en signant Boxe Bose Brazil où le chorégraphe figure du hip-hop rappellera qu’il a aussi tâté des gants sur un ring.

Renseignement à Vaison Danses