Magyars ou Hongrois, dit le dictionnaire ; ce n’est pas exact ou trop réducteur, puisque les premiers sont un des peuples composant la Hongrie. La pianiste Emmanuelle Moriat s’intéresse à la musique de cette culture et tradition descendues de Finlande en Europe du centre. Emmanuelle Moriat enseigne aussi au Conservatoire à rayonnement régional de Reims.
Beaucoup de musiciens se partagent entre les concerts et l’enseignement. La pianiste Emmanuelle Moriat n’échappe pas à la règle en ayant sa classe au Conservatoire à rayonnement régional de Reims et en se produisant sur scène. Comme beaucoup elle enregistre aussi. Une façon de graver ses envies et ses passions.
Emmanuelle Moriat a ajouté à son emploi du temps, un moment de recherche : « Nous avons un projet d’enregistrement d’un CD de musique magyare. Je poursuis mes recherches sur cette musique populaire, comme l’a fait Bélà Bartok. Il faut rechercher les partitions anciennes. C’est plus facile avec celles de Leó Weiner et Zoltán Kodály. » Un travail de longue haleine et de patience, pour celle qui est aussi chef de chant : « En France aussi, toutes les recherches entre musiques savantes et musiques populaires n’ont pas été faites. Je m’intéresse à la musique de l’Est et à la littérature. J’aime bien le rapport entre la voix et la musique. Cela a un lien et explique l’histoire du pays et les intentions de ces pays, par le côté populaire et la musicologie.»

La pianiste Emmanuelle Moirat fouille le répertoire de la musique populaire magyare. Photo Lionel Patrick Corman.
A côté de ce travail patrimonial ancien, Emmanuelle Moriat aimerait travailler avec des compositeurs vivants : « Ça m’intéresse de pouvoir collaborer à l’instant T de la création, afin de traduire en direct les intentions du compositeur. »
Elle dit être de plus en plus sollicitée comme jury. Malgré toutes ses facettes, Emmanuelle Moriat ne court pas après le reconnaissance, ou alors celle qui aide tout un chacun à progresser : « Comme musicien, on est là au service des partitions et des compositeurs. On peut ressentir la reconnaissance par son travail. Il y a beaucoup de musiciens et d’artistes très forts, mais je ne suis pas attachée à la compétition. Il existe une nouvelle génération qui prouve qu’on peut innover encore. La compétition pour la compétition ne m’intéresse pas, mais aller chercher au fond de soi des émotions oui. Il faut rester humble. Jouer un compositeur c’est aussi faire une rencontre. »
Si elle a un regret, souvent partagé, c’est qu’en France la musique n’est pas suffisamment diffusée : « Quand je pars en voyage dans les pays de l’Est il y a des concerts un peu partout, la musique classique est à la télévision, elle est partout mise en valeur. Il y a en France aussi une histoire culturelle différente, mais si l’art n’est pas montré il est difficile de développer le sens critique. Les dernières élections n’ont pas montré l’intérêt des candidats pour la Culture, c’est dommage. Pourtant la Culture fait partie de notre histoire. A l’institut du Monde arabe, on voit des images des sites fabuleux, dont certains ont été détruits par la guerre. En les préservant, c’est l’histoire de notre civilisation qu’on préserve et son souvenir qu’on a sous les yeux. »
La vidéo d’Emmanuelle Moriat
Le coin CD :
L’été d’Emmanuelle Moirat sera consacré à la préparation de 2 CD. Le premier avec Samuel Lison, baryton . Le second en piano solo pour l’interprétation de pièces de Weiner et Kodaly.
Où entendre Emmanuelle Moriat ?
- Le 23 juin en récital piano-chant au Théâtre Georges Brassens à Villemomble (93) ;
- Le 28 juin en duo piano à quatre mains aux Flâneries musicales de Reims ;
- Du 17 au 23 août, chef de chant au festival Voix et musiques à Bar-sur-Aube ;
- Le 22 septembre en récital chant-piano avec Samuel Lison à l’hôpital Gustave Roussy de Villejuif ;
- Le 15 octobre en concert deux pianos et percussions avec J.C. Lecoz, J.Fessard and V.Lecrocq à l’auditorium Jacques Murgier à Reims ;
- Le 15 décembre à l’Institut polonais à Paris, avec Stéphanie Jacquet, violon ;
- Le 21 janvier à l’auditorium Jacques Murgier à Reims, avec le Trio Safran pour un programme Mozart, Roussel, Fauré ;
Renseignement à Emmanuelle Moriat