L’Orchestre régional Avignon-Provence a commencé sa tournée d’été avec le concert au festival d’Aix-en-Provence avant d’aller à Béziers ce week-end et terminer ce périple estival le 4 août aux Musicales du Luberon.

Le rendez-vous est donné à 11 heures dans la cour des locaux, situés en zone de  de l’Orchestre régional Avignon-Provence pour un départ de bus à 11h30. Un horaire fixé par Daniel Loustanau, intendant de la phalange dirigée par Philippe Grison depuis dix ans. S’il est arrivé une demi-heure avant que le moteur se mette en route, c’est qu’il espérait voir les deux régisseurs : Antoine Potaufeu et Marc-Antoine Degrenier. Ils sont tous les deux bords d’un camion, prêts au départ, l’arrière contient tous les instruments volumineux : contrebasse ou timbale. Les deux techniciens sont arrivés plus tôt pour tout charger, afin que tout soit installé dans les musiciens entreront dans la salle de répétition.

Tous deux seront les derniers à refermer la porte des locaux en Courtine. Ce sera deux heures du matin, estiment-ils en comptant les heures de trajet. Pour estimer les temps de transport en bus ou en camion, Daniel Loustanau ajoute quarante minutes par rapport à un trajet en voiture.

Sur les 63 musiciens attendus pour le concert du soir qui sera donné sur la cour Mirabeau dans le cadre de l’ouverture du festival d’Aix-en-Provence, dix-huit monteront dans le bus. 11h30 clignote au-dessus du chauffeur en même temps que les roues progressent. Daniel Loustanau explique qu’avant il attendait les retardataires : « Ce sont des grands garçons, ils seront à la répétition à 14h30 comme c’est prévu. Ils font ce qu’ils veulent, venir avec nous ou y aller en voiture. C’est comme pour manger, avant on trouait un lieu pour manger ensemble. Maintenant, on donne une indemnité et chacun fait ce qu’il veut. »

Pour l’occasion, Daniel Loustanau a dû compter des musiciens en plus : « Ca dépend de la partition qu’on nous demande. On avait besoin de plus de musiciens par pupitre. On fait appel à des éléments extérieurs. »

Si les premières minutes du trajet, quelques échanges de conservation se font, le silence peu à peu s’installe. Les yeux plongent sur les téléphones ou des livres pendant l’heure et demie de route.

L’arrêt est prévu au Grand théâtre de Provence où auront lieu les répétitions. Les instruments sont entreposés dans une salle gardée, les deux régisseurs finissent de positionner les chaises et les instruments. Si d’aucuns vont déjeuner en ville, d’autres préfèrent restés dans un hall d’attente pour prendre un repas amené. On parle de tout de rien, on constate que le wifi est instable et que certains réseaux ne passent pas. Il y a une heure à patienter. Une partie de tour d’horloge se déroule devant la machine café, boisson conviviale par excellence.

Les autres musiciens qui ont pris leur voiture arrivent au compte-goutte. Si on se congratule ça ne dure pas longtemps, l’heure approche, une préparation est nécessaire. D’autant qu’à 14h30 tapante, le jeune chef Daniele Rustioli lève sa baguette. Le courant passe vite entre lui est les musiciens qui se découvrent. Espiègle et enjôleur, le maestro livre aussi ses indications aux chanteurs venus pour le raccord avec l’orchestre. Un regard aussi aux musiciens : « Je vous laisse de la liberté, je vous donne ça (en indiquant qu’on lui mange la main) et vous prenez ça (en montrant le bras). »

Au programme que du Puccini qui sera donné le soir même en plain air sur le cours Mirabeau.

De 17 heures, fin de la répétition à 20h05, pour le nouveau raccord in situ, les musiciens se demandent ce qu’ils vont faire au cours de ses trois heures sous le soleil. Une chance, le Grand théâtre les autorise à rester au frais jusqu’à 19 heures. Le temps de rejoindre le cours à pied, de repérer les lieux, l’heure passera vite. Certains s’habillent déjà, d’autres montent sur la scène en tenue civile pour une heure de répétition avant le concert. Il s’agit aussi de régler la sono puisque le concert est amplifié. 21h45, les derniers réglages sont effectués. Chef, chanteurs et musiciens vident le plateau. Pour y revenir cinq minutes avant le concert. Cordelia Palm, supersoliste de l’Orchestre entre sous les applaudissements, elle appelle ses collègues à s’accorder à son violon. Le silence se fait il reste au chef Daniele Rustioli tout de noir vêtu à monter sur le pupitre. Un, deux, trois, quatre ! Toutes les heures  de préparation sont derrière. Le concert peut commencer, le succès est garantie avec la présence du ténor Joseph Calleja qui est de la distribution officielle du festival d’Aix-en-Provence. Au sortir des grilles de protection, certains musiciens commentent : « Ça fait du bien ce type de concert. Ça régénère de jouer du Puccini qu’on n’a pas joué depuis quelques temps. »

Pas le temps de s’attarder, pendant que les deux régisseurs rassemblent et chargent les instruments Daniel Loustanau rassemble les troupes et rejoindre sur le bus pour le retour à Avignon où l’arrivée est prévue avant une heure du matin.

Pour Béziers ce sera différent, puisque la prestation est sur deux jours avec à chaque fois un aller et retour depuis Avignon. Pour les organisateurs, ça ferait plusieurs dizaines de personnes à loger en chambre individuelle. Un coût faramineux peu adéquation avec les budgets culture d’aujourd’hui.

Bruno ALBERRO

 

Où entendre cet été l’Orchestre régional Avignon-Provence ?

  • Le samedi 6 juillet aux Folies lyriques de Bézier ;
  • Le jeudi 11 juillet aux Chorégies d’Orange pour le concert de Jeff Mills dirigé par Christophe Manglou ;
  • Le vendredi 19 juillet aux Joyaux de l’Opéra bouffe à Sisteron ;
  • Le vendredi 26 juillet à Uzes avec le pianiste Thomas Enhco ;
  • Le dimanche 4 août à Apt pour les Musicales du Luberon dirigé par Debora Waldman. Au programme le double concerto de Brahms et la Ve symphonie de Beethoven.  

Renseignement à l’Orchestre régional d’Avignon-Provence