La musique invite aux voyages, avec son spectacle Oum Pa Pa ! présenté à l’espace Saint-Martial, l’Ensemble D’Cybèles vous prend par la main et vous conduit sur un chemin déroutant entre fantaisie et burlesque, initiation et esprit d’ouverture. Le quatuor féminin est diabolique sous prétexte de valoriser l’accordéon joué par Sophie Aupied-Vallin. Dans un spectacle musical aux grandes envolées classiques, elle sort sa palette de couleurs et vous entraîne autour de la terre du piano à bretelles ou du branle-poumon. Après toutes ses comparaisons populaires, l’instrument moqué prend des titres de noblesse.

On peut faire sérieux sans se prendre au sérieux. Certes, les quatre musiciennes s’amusent et amusent mais ne croyez pas que c’est de l’improvisation. Le spectacle se lit comme une partition où chaque soupir, chaque triolet a sa place. Derrière l’apparente facilité, tout est réglé à la croche près, par la mise en scène du chorégraphe Philippe Lafeuille. Et on se dit la musique classique ce peut être ainsi, surtout quand le rire est proche à chaque facétie.

Pas de deux, de quatre ou de huit, les musiciennes se mettent à danser : quelques mesures de tango là, ou de ballet un peu plus loin. On se laisse aller à suivre ses joutes musicales sur les airs de Carmen de Bizet dont une étonnante Habanera, se transformant en face à face : toro contre matador, simulé par les deux flutistes Florencia Jaurena et Fanny Laignelot. On ajoute cette Marche des petits soldats aux piccolos, jubilatoire.

Trois musiciens ! Il manquerait un élément l’altiste Maeéva Laignelot amenant la voix humaine à ce spectacle, elle ne craint même pas de se transformer en rockeuse, délaissant son violon alto pour une guitare électrique le temps de revisiter un morceau de Thomas Fersen.

Bruno ALBERRO

 

En bref :

  • Oui Pa Pa ! à 16h20 au temple Saint-Martial toute la durée du festival Off. Relâche le mercredi  et le 21 juillet.

Renseignement à l’Ensemble D’Cybèles