Le maestro Alain Altinoglu se trouvait au théâtre d’Orange mardi soir où il a suivi la répétition générale de Guillaume Tell de Rossini qui est donné aux Chorégies d’Orange, ce 12 juillet. Il est vrai que dans la distribution on peut lire la présence de Nora Gubisch, l’alto, qui est aussi son épouse à la Ville. Elle interprète le personnage d’Hedwige, la femme du héros suisse.

Alain Altinoglu était de passage aux Chorégies d’Orange, le chef d’orchestre de la Monnaie à Bruxelles a assisté à la répétition générale de Guillaume Tell de Rossini où se produisait son épouse : l’alto Nora Gubisch.

Il déclarait qu’il ne sera pas présent à la représentation de vendredi, son emploi du temps ne le permet pas. Ce mercredi matin, il repartait direction Paris pour retrouver l’Orchestre national de France et répéter le concert du 14 juillet qu’il dirigera sur le Champs-de-Mars.

Ses yeux intenses auscultent l’espace, se posent sur le grand mur romain. Il lui rappelle ses deux directions aux Chorégies dans Un Bal masqué en 2013 et dans Mireille de Gounod en 2010. Près de dix ans sont passés, mais Alain Altinoglu se souvient des incidents autour de cet opéra : « On ne peut pas oublier qu’il n’y a pas eu de pré-générale à cause de la pluie et qu’il y a pas eu de générale à cause d’une coupure générale de courant. »

Le chef pourrait se sentir dégoûté et avoir quelques rancoeurs, mais c’est le contraire qui se passe en lui : « On ne peut pas oublier ces incidents mais on n’oublie pas non plus la magie du lieu et cet acoustique incroyable. »

Alain Altinoglu Photo Pierre-Yves Rambaud

Alain Altinoglu a dirigé deux opéras aux Chorégies d’Orange: Mireille en 2010 et Un bal masqué en 2013. Photo Pierre-Yves Rambaud

Il dit se sentir à bien à la Monnaie où il a pris ses fonctions en 2016 : « La vie à Bruxelles est agréable et on travaille dans de bonnes conditions, l’orchestre évolue, et nous proposons des mises en scène fantastiques, on joue devant des salles complètes. Et nous avons de beaux projets, on a fini la saison avec Tristan et Isold. Aux chanteurs, on leur propose de venir pour des rôles qu’ils n’ont pas interprétés ailleurs. Pour eux, c’est intéressant. »

Alain Altinoglu déclare son intention de rester quelques années encore en Belgique : « A la Monnaie, je dirige trois opéras et concerts symphoniques. Tous les objectifs que je m’étais fixés ne sont pas atteints. » Justement parmi ses objectifs c’est d’amener l’Orchestre de la Monnaie dans des lieux comme les Chorégies d’Orange : « J’ai discuté avec Jean-Louis Grinda, le directeur du festival. Ce n’est pas fait, il faut faire des propositions, trouver un ouvrage, une date. Mais ça fait partie de mes projets. »

Toutefois, le chef ne cache pas qu’il est en relation avec des ensembles symphoniques. Mais il restera secret comme il l’a été quand à la surprise générale, son nom est sorti du chapeau pour reprendre la Monnaie alors qu’il était pressenti à la tête de l’Opéra de Bordeaux : « Je continue à le diriger, j’aime beaucoup cet ensemble, mais les choses ne sont pas faites.  »

Dans un emploi du temps chargé, Alain Altinoglu continue de donner des récitals au piano et les concerts où il accompagne son épouse Nora Gubisch, sans oublier son poste d’enseignant au Conservatoire national supérieur de musique de Paris : « Je fais de moins en moins de piano car les tâches de chef m’occupent beaucoup. Ce n’est pas facile de garder de l’énergie pour mener tout de front. »

Comme bon sang ne saurait mentir, les tâches se sont développées ; dans la famille Altinoglu, le fils se forme au violon.

Bruno ALBERRO

 

Renseignement à Alain Altinoglu