2004-2019. Par une rapide soustraction on sait que Melki Kherfi collabore avec les Chorégies d’Orange depuis quinze ans. L’électricien au festival lyrique mesure son bonheur de se trouver au théâtre antique et les années ne comptent pas, sauf la première date quand il a rejoint l’équipe, ça l’a marqué.

Il se trouve dans une situation différente que ses camarades intermittents du spectacle, lui travaille à l’année au théâtre municipal André-Malraux de Ruel-Malmaison. Ses journées et ses heures de récupération accumulées tout au long de las saison lui permettent de passer le mois de juillet à Orange : « Ce ne sont pas des vacances mais c’est une autre façon de travailler. Je prendrai des vacances au mois d’août, normalement pour reprendre à Ruel en septembre et préparer la saison. C’est très différent. Un Ruel nous faisons de l’accueil, ici il faut tout concevoir. Toute l’année je travaille en salle ici, nous sommes à l’extérieur. Les horaires varient, on est aussi heureux de se retrouver tous les ans car les équipes changent peu. J’ai eu de la chance ici de progresser très vite, en deux ans j’étais nommé sous-chef du service électricien, en charge des poursuites. A Ruel, je m’occupe de la régie lumière. Ce qui est important c(est surtout d’être ici. »

Venir à Orange, pour Melki Kherfi c’est une chance : « C’est un rêve de travailler ici, c’est plus important au regard des autres techniciens d’être aux Chorégies d’Orange que de travailler au festival d’Avignon. A Avignon, il y a beaucoup de lieu, ici il n’y en a qu’un seul et quel lieu. Quand on dit entre nous qu’on travaille à Orange, je peux dire que ça fait des envieux. Ce n’est pas de la jalousie, mais de l’envie. Ici, c’est un mythe.»

Melki Kherfi goûte aux plaisirs qui se présentent pour quelqu’un qui n’est pas en enfant de la balle : « J’ai un CAP de plombier, j’ai travaillé comme « échafaudier » et je suis devenu électricien dans le théâtre de Ruel, il y a maintenant 25 ans. J’ai fait quinze ans de musique comme batteur. Je n’atais destiné à travailler ici ou dans un théâtre, alors j’en profite. Même si à 51 ans, je regarde plus du côté de la retraite que de devenir intermittent du spectacle. A mon âge, c’est un peu tard. J’ai eu de la chance de commencer à seize ans je pourrais donc avoir une retraite à taux plein.»

Ce confort professionnel ne l’empêche pas de suivre l’actualité et les réformes sociales qui s’annoncent et d’être solidaire des autres techniciens du spectacle : « Ceux qui peuvent travailler dans un festival comme les Chorégies, c’est trois cents heures de faite. Il reste encore 207 heures à faire dans l’année. »

Bruno ALBERRO

 

Au Programme des Chorégies d’Orange

Les Chorégies d’Orange fête leurs 150 ans du 2 juillet au 6 août, cette année avec douze dates pour treize spectacles. Deux opéras sont à l’affiche : Guillaume Tell de Rossini et Don Giovanni de Mozart. La VIIIe symphonie de Mahler sera à la dimension de l’événement avec l’Orchestre national de France et le Philharmonique de Radio-France réunis pour la première fois de leur histoire. Outre les concerts et la danse avec Roméo et Juliette du ballet de Monte-Carlo, la venue de la soprano Anne Netrebko, la présence de Placido Domingo, et Jeff Mills, le singulier prince de la musique électro au sein du festival lyrique, étoffent l’affiche.

  • Le 29 juillet, la VIIIe Symphonie de Mahler ;
  • Les 2 et 6 août, Don Giovanni de Mozart ;
  • Le 4 août, Ciné-concert avec Jean-François Zygel.

Renseignement aux Chorégies d’Orange