La pianiste Lucie Favier partagera la scène avec Yoann Pourre, le jeudi 29 août à Saint-Léger du Ventoux, à l’invitation de Esprit des lieux et Ventoux Opéra, partenaires et organisateurs de cette première Nuit lyrique du Ventoux. Elle se déroulera au pied du Géant de Provence, en bordure de la forêt, dans le plus petit village de Vaucluse.
Lucie Favier a quitté la Provence pour rejoindre la Haute école de musique de Genève où elle prépare un Bachelor de piano.
La jeune femme ne cache son mal du pays quand le soleil est absent : « La période de janvier-février a été terrible. C’est vrai que la météo influence aussi l’humeur et donc notre jeu. »
L’environnement oblige, avec Yoann Pourre son acolyte d’un soir, elle a choisi le thème de la nature pour ce concert dans le Jardin singulier d’Esprit des lieux. Elle ne sait pas encore vers quel répertoire pianistique se tourner pour marquer sa carrière. Lucie Favier explique que son attrait pour tel ou tel compositeur varie selon le moment ou l’époque : « Cela dépend. Comme l’an passé on avait préparé un concert en hommage à Debussy dont c’était les 100 ans de la mort. Pendant la période des festivals, on retient plutôt des œuvres qui plaisent à tout public, plus dans l’esprit de gens en vacances.»
En première année d’études supérieures, Lucie Favier n’a pas tiré de plan sur la comète pour sa carrière, elle se dit consciente que la solitude la guette : « Je crois que c’est le propre du piano. Certains instruments sont le plus souvent réunis en duos, musique de chambre ou orchestre. Déjà avec un autre instrumentiste, on n’est plus seule pour préparer un concert ou ou seule à la fin de celui-ci. »
Luce Favier estime qu’elle a peu de chance de réaliser une carrière internationale : « Souvent ceux qui suivent cette voie, ont commencé très jeunes, ils sont parvenus à réussir des grands concours très tôt, ce qui leur a permis de donner des concerts rapidement. Moi, je n’ai pas commencé la musique toute de suite ; je suis encore dans les études et il y a pleins de choses que l’on peut faire avec la musique. En particulier de transmettre ce qu’on nous a appris. Devenir enseignant me plairait, mais je ne suis qu’au début, j’ai le temps de décider. J’aurais envie de jouer avec d’autres personnes que ce soit avec d’autres musiciens, des chanteurs ou des chœurs. »
Quand on lui demande si elle n’est pas jalouse de ces réussites précoces, Lucie Favier répond : « Il y a toujours des musiciens meilleurs ou moins bons que nous. On ne peut pas être toujours dans la comparaison. On doit faire les choses par plaisir, c’est l’essentiel. »
Pour l’instant, Lucie Favier trouve son bonheur à travailler Brahms : « En ce moment je suis plus sensible à ce compositeur, j’aime aussi Beethoven et Debussy. Mozart, ce n’est pas pour tout de suite. Plus je l’entends et plus je lis des partitions et plus je trouve que c’est compliqué. On doit donner l’impression à l’écoute que c’est simple. Si ça paraît simple alors c’est réussi. Mais le langage de Mozart n’est pas simple. Il faut du temps pour l’approprier. »
Où entendre Lucie Favier ?
- Le jeudi 29 août à Saint-Léger-du-Ventoux (84) dans le cadre de Nuit lyrique au Ventoux. Dans un concert à deux pianos avec Yoann Pourre sur le thème de la Nature.
Au programme de la Nuit lyrique du Ventoux :
- De 16 h à 17 h : Conférence de Jean Rouaud, prix Goncourt;
- De 17 à 18 h : Concert du guitariste Timothée Vinour, lauréat concours Thomas Kuti, du Lion’s club ;
- De 19 h à 20 h : concert à deux pianos avec Lucie Favier et Yoann Pourre.
- De 20 h à 21h30 : repas champêtre organisé par l’association Esprit des lieux ;
- A 21h30 concert lyrique avec Chrystelle Di Marco, soprano ; Valentine Lemercier, mezzo ; Camille Tresmontant, ténor et François Harismendy, baryton, accompagnés par Hélène Blanic.
Le prix des places 50 euros comprend l’ensemble des concerts et le repas, une part de 5 euros réservée au Lion’s club pour une action en faveur des enfants atteints de cancer ou de leucémie.
Renseignement à Esprit des lieux