La pianiste avignonnaise Noémi Foucard sera en concert le 4 octobre à Vedène et le 19 octobre pour clore la série de rendez-vous des Sérénades des Baronnies qui fêtent ses dix ans cette année.

En allant à Paris poursuivre ses études pianistiques, l’Avignonnaise Noémi Foucard s’est rendue compte que la vie de concertiste ne lui correspondait pas. Ce n’est pas que ça lui faisait peur ou qu’elle craignait une vie de solitude, non, c’est autre chose, c’est le fruit d’une analyse plus personnelle.

Noémi Foucard confirme : « Je vivais à Paris une période très chargée je n’avais pas envie de cette existence avec l’idée de cette image du pianiste qui brille. Quand j’étais petite, je rêvais de donner des concerts et cette idée m’a tirée vers le haut, mais adolescent, on ne se rend pas compte de ce que c’est. Il y a d’autres façons d’exploiter le piano, comme l’enseignement qui me convient parfaitement. C’est souvent qu’on me dit que si je suis professeur c’est que je peux pas être concertiste. C’est l’image que j’en avais. Dans nos formations, nous sommes préparés aux concours, à faire mieux que l’autre. Quand j’entends des concertistes, je ne me compare pas à eux, mais je ne les envie pas. »

Elle raconte qu’elle va rarement écouter des auditions, sauf celles de ses élèves en fin d’année. Par contre elle écoute les musiciens de rue : « Surtout quand ce n’est pas mon instrument et quand la manière de jouer m’interpelle. A la maison il y avait un piano et mon père était organiste, ma mère écoutait de la musique, le piano est venu à moi naturellement. C’est vrai qu’il prend une part importante chez moi. Cette passion m’a conduite à l’exigence qui est une qualité mais aussi peut-être un défaut car dans le quotidien ce n’est pas toujours facile. Car en générale, je ne suis jamais satisfaite. »

Noémi Foucard explique que son insatisfaction est souvent la résultante d’une inadéquation entre son intention cérébrale et le jeu produit : « C’est frustrant quand ce que nous jouons ne correspond pas à la pensée. Il y a aussi la fragilité du direct. Parfois on se laisse aller et on profite d’une interprétation que l’on n’avait pas prévue. Ce sera différent si au contraire on se retrouve face à un obstacle qui n’était pas prévu. Avec le public, c’est pareil, on sent si on l’entraîne dans notre monde.»

La lecture, les marches dans la nature, sont autant de vecteurs qui l’aident au lâcher-prise : « En fait, ces moments-là nourrissent ce que je fais au piano. »

Noémi Foucard travaille à un projet inspiré par « Ma mère l’Oye », un conte de Grimm qui avait été mis en musique par Maurice Ravel. Elle aimerait que ce récital à quatre mains, à destination d’un public jeune, trouvent place dans des écoles, des librairies ou des bibliothèques. Appel est lancé.

Outre les concerts et l’enseignement, Noémi Foucard se consacre aussi à l’association avignonnaise « Les passeurs de piano », dont elle est ambassadrice à Lyon et la région lyonnaise où elle demeure : « Notre but est de récupérer des anciens pianos. De les réparer si c’est possible, sinon de récupérer tout ce qui est en bon état. Ensuite, ils sont remis à des institutions pour créer du lien. »

Bruno ALBERRO

 

Où entendre Noémi Foucard ?

  • Le vendredi 4 octobre à 20h30 en concert à l’espace du lavoir de Vedène en duo avec José Carlos Garcia Bejarano, saxophoniste dans un programme intitulé Terra incognita avec des pièces de Schumann, Brahms, Poulenc et Milhaud. 
  • Le 19 octobre dans le cadre des Sérénades en Baronnies en récital de piano solo, qui s’intitule Une sieste à Versailles autour d’œuvres de Bach, Rameau et Scarlatti. 

Renseignement à Noémie Foucard  

Renseignement à Les sérénades des Baronnies