La soprano colorature Senerad Burçu Uyar interprète la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée donnée à l’Opéra de Marseille jusqu’au dimanche 6 octobre, avant de rejoindre la production des Pêcheurs de perles de Bizet qu’elle chantera à Clermont-Ferrand.
 
Son prénom évoque la musique : Serenad, qui s’écrit comme en français ou presque et en a le même sens. Comment un tel prénom ne donnerait pas envie de chanter. Depuis 2006, la soprano colorature Serenad Burçu Uyar est régulièrement invitée à chanter le rôle de la Reine de la nuit dans la Flûte enchantée de Mozart. Rôle ô combien exigeant mais aussi tellement connu avec les dangers que ça représente de s’attaquer à une icône du chant lyrique. Certains rôles obligent comme cet air de la Reine de la nuit : « Il arrive comme ça sans préparation et sans échauffement. Il nécessite beaucoup d’efforts pour dépasser les difficultés et c’est l’air que le public l’attend.»

Serenad Burçu Uyar est turque, un pays qui n’est pas réputé pour sa tradition opératique en convient la cantatrice : « Les choses sont en train de changer. Mais nous avons des conservatoires et la musique classique se développe. Nous avons aussi de jeunes compositeurs qui savent associer la musique traditionnelle et la musique classique. Les deux cultures se mélangent. »

C’est à l’âge du lycée qu’elle a découvert l’opéra, raconte Serenad Burçu Uyar : « Je prenais des cours de chant au conservatoire. Nous étions allés écouter la Traviata de Verdi et j’ai été touchée. »
D’être sur scène noue cette relation avec le public : « On est obligé de penser aux spectateurs et de chanter pour lui, sinon on chante à la maison. »

Si la Flûte est son opéra de référence et une de ses signatures, Serenad Burçu Uyar rappelle qu’elle chante régulièrement Lucia ou Traviata justement : « De reprendre les mêmes rôles a des avantages et des inconvénients. Et j’avoue que je n’ai pas de préférence à interpréter les mêmes personnages ou à en découvrir d’autres. Je ne choisirais pas entre une Callas ou une Tebaldi. J’ai pour les deux beaucoup de respect. Pour vous dire, j’aime la technique de Mirella Freni. Je peux chanter encore longtemps la Reine, mais j’aimerais aussi faire des choses plus lyriques. Je suis attirée par Puccini. »

Dans la bouche de Serenad Burçu Uyar, la transmission revient souvent, elle qui dit avoir eu de la chance de venir travailler son art en Europe, dans l’ancien CNIPAL de Marseille , entre autres : « C’est aussi pour ça que j’aimerais travailler avec des jeunes chanteurs de mon pays pour qu’ils aient aussi cette chance. C’est très important de transmettre ce qu’on nous a appris. »

Bruno ALBERRO

 

La vidéo de Serenad Burçu Uyar

Où entendre Serenad Burçu Uyar ?

  • Jusqu’au dimanche 6 octobre à l’Opéra de Marseille dans La Flûte enchantée ;
  • Du 11 au 13 octobre ans Les Pêcheurs de perles de Bizet à l’opéra de Clermont-Ferrand ;
  • Au cours de la saison 2020 – 2021 à Bienne en Suisse dans le rôle-titre de Sarka de Janacek.

Renseignement à Serenad Burçu Uyar