Mariana Fabião s’est habituée à ce qu’on l’appelle Fa b  i a o, en détachant lettres et syllabes ai lieu de Fabião qu’on prononce Fabian, ou presque, dans la langue de Fernando Pessoa. «C’est rare qu’on prononce bien mon nom, au début ça m’étonnait, maintenant ça fait partie du quotidien. Je suis contente qu’on détache les trois voyelles. On en n’est pas  encore au bon accent, ce sera plus tard , en deuxième leçon », s’amuse la soprano portuguaise, installée à Paris, après des études musicales dans son pays. »

Mariana Fabião glisse que ce n’est pas si facile de tout abandonner, même si pays, même quand on est chanteuse lyrique et qu’on s’attend à voyager souvent : « On quitte sa zone de confort. Pour partir il faut trouver la volonté. A Paris et en France, la communauté portugaise est importante et le mode de vie entre les pays est ressemblant. »

La soprano Mariana Fabiao

Partir c’est quitter sa zone de confort, glisse la soprano portugaise Mariana Fabião.

Même à vouloir quitter son pays, le choix de la France et de Paris s’est imposé. La ville Lumière correspondait à ses attentes : « Je voulais une ville très active sur le plan culturel et qui me correspondait sur le plan architectural. Il y a aussi que j’ai commencé la musique par la contrebasse et mon professeur était français…»
Difficile de ne pas parler de Cristiano Ronaldo, footballeur et enfant chéri du Portugal : « Ce que j’admire c’est comme il a construit sa carrière et que malgré son âge, il travaille pour continuer toujours à progresser. On peut dire que c’est un exemple et le sport est plus simple que le chant même s’il y a des similitudes. On parle aussi de musculature. Le chant et le sport sont tous deux du travail physique. D’ailleurs pour m’aider, je pratique le sport, le sport me permet d’être moins stressée et mieux équilibrée. »
Mariana Fabião, aurait-elle l’angoisse du téléphone qui ne sonne pas ? « Non je n’ai pas ce stress. Quand on est soi-même et qu’on travaille, pourquoi ne pas croire en soi ? »
Est-ce que l’image qu’elle présente au public compte aussi pour MarianaFabião ? « C’est vrai qu’il faut donner une bonne image de soi aujourd’hui. Quand on diffuse une photo de vous il y a toujours plusieurs explications. On ne peut pas faire ou ne pas vouloir faire certaines choses en fonction des autres. On ne peut se refuser de boire une coupe de champagne après un concert par crainte que cette photo soit sur les réseaux sociaux. Pour moi, la façon de présenter les choses est importante. »
Au Portugal, MarianaFabião le sait bien, les vedettes du chant sont les interprètes de fado, un art élevé au rang de monument de la culture de ce pays : « Je ne cherche pas la célébrité, je cherche à transmettre quelque chose. Quand je suis sur scène je ne pense pas à moi, je pense au public. »
MarianaFabião dessine en filigrane sa carrière : « J’aime beaucoup de choses que ce soit la musique classique ou la musique ancienne. »
A la question quelle est sa définition d’une diva ? MarianaFabião hésite et répond : « Je n’ai pas de passion pour les divas, je pense qu’elles cachent des problèmes derrière leur image. Etre diva, c’est une carrière réussie, avoir une belle famille derrière soi et être lumineuse. »

Bruno ALBERRO

 

Photos studio Av82studio Bruno Nacarato

Où entendre Mariana Fabião ?

  • Le 9 octobre dans « Mariana Fabião e o Bairro do Samba » à Casa da Música à Porto au Portugal ;
  • Le 18 Octobre en concert hommage à Lidia Jorge, en duo avec le guitariste Gonçalo Cordeiro à la Maison de La Poésie à Paris ; 
  • Le 26 octobre  dans Oulman et Amalia un projet création de Pierre Leglise-Costa et Jardim Jazz Dans le cadre du festival de Jazz de la Cité Internationale Universitaire de Paris ;
  • Du 7 au 10 novembre en résidence artistique avec l’ensemble Med Idanha à Nova au Portugal ;
  • Le 17 novembre à « La râpe au fromage, hommage à Satie » en performance. Un projet en collaboration avec la danseuse Lidia Martinez et le pianiste João Costa Lourenço au RAG à la Maison du Portugal à Paris.
Renseignement à Mariana Fabião