Emmanuelle Ifrah est soprano. Pour ceux qui se passionnent pour les mathématiques et les nombres, son patronyme la rapproche de celui de Georges Ifrah. En fait c’est sa fille, même si la musique respecte des règles de la mathématique, on comprend bien qu’elle a suivi une autre voie.
La jeune femme dit avoir hérité de son père la détermination et le courage. Tous les chanteurs lyriques vous le diront, il faut ces deux qualités pour réussir ; Emmanuelle Ifrah ajoute une force intérieure. Elle n’a qu’un souhait c’est de faire une carrière de soliste. Elle sait bien que la concurrence est vive.
La jeune cantatrice explique qu’elle intervient dans des chœurs d’opéra, mais il faut bien travailler. Si des pères aiment à ce que leurs enfants mettent leurs pas dans les leurs, Emmanuelle Ifrah juge que le sien est tout autre : «Il est fier de mon travail et de ce que je fais. »
Mieux, il l’accompagne : « Le soutien de sa famille et de ses proches est nécessaire avant d’être connue. Sans soutien, ce serait difficile. J’y serais arrivée d’une façon ou d’une autre.» Depuis l’école primaire, Emmanuelle Ifrah veut devenir chanteuse. Elle se dirigeait vers la variété en travaillant le répertoire de Céline Dion : « A 16 ans, j’ai voulu travailler la technique de chant. Ma professeurs m’a fait écouter un disque de Maria Callas et j’ai dit à ce moment-là : c’est ça que je veux chanter. Et j’ai pris des cours. »

Emmanuelle Ifrah Photo de Florent Dartinet

Emmanuelle Ifrah chantera le Requiem de Campra. Photo de Florent Dartinet

Cette volonté lui a permis d’être diplômée du Conservatoire national supérieur de Lyon en 2017 et d’avoir le regard bienveillant de l’ADAMI qui lui a remis une bourse à projets : « Je participe aussi à des concours. » En décembre 2018, la soprano française entrait en finale du Concours Magda Olivero à Milan 2018
 et en août 2018, elle était demi-finaliste du Concours de Marmande dans la catégorie mélodies françaises.
Quand on a quitté les cycles de formation, comment fait Emmanuelle Ifrah pour se perfectionner ? « Je continue à  voir ma professeur, Martine Surais, c’était ma première professeur de conservatoire, j’ai besoin aussi de me sentir entourée pour aller plus loin et pour approfondir mon travail. Je donne aussi des cours de chant à une élève. Enseigner ça oblige à des efforts, mais ce qui me nourrit le plus, c’est la scène. Quand je suis sur scène, c’est pour moi comme un vol libre d’un oiseau, d’un perroquet, j’aime beaucoup les perroquets. »
Vouloir vivre de son chant, ne signifie pas qu’Emmanuelle Ifrah vive en ascète : « J’aime danser, je sors aussi, je marche et je fais beaucoup de footing, j’aime cuisiner. J’aime beaucoup lire. Je vais souvent 
à la Bibliothèque nationale de France faire des recherches ou encore aller dans des musées. » Son jardin secret est de s’adonner à la poésie : « Quand je suis inspirée. »

Bruno ALBERRO

 

Photo crédit de Thomas Seiler

Où entendre Emmanuelle Ifrah ?

  • Jusqu’au 15 octobre dans Indes galantes de Rameau à l’opéra Bastille avec le choeur de Namur, cappella mediterranea, sous la direction de Leonardo Garcia Alarcón et dans la mise en scène de Clément Cogitore ;
  • Le 19 octobre dans une version concert des Indes galantes de Rameau à la grange au lac d’Evian ; 
  • Du 16 novembre au 27 novembre en tournée dans le Requiem de Campra où elle chantera des airs avec Marie Perbost,  in exitu Israël de Mondonville et In Convertendo de Rameau avec le choeur du Concert d’astree, sous la direction d’Emmanuelle Haïm. Les 16, 17 opéra de Lille; 19 au Grand théâtre de Provence à Aix-en-Provence; le 20 à la Chapelle royale de Versailles ; le 21 à la Philharmonie du Luxembourg ; Le 23 à la Philharmonie de Cologne; le 24 à la Philharmonie de Essen et le 27 novembre à la philharmonie de Berlin. 
  • Du 10 au 22 décembre dans Fortunio de Messager à l’opéra comique avec l’ensemble les Eléments sous la direction de Louis Langree et la mise en scène de Denis Podalydès ; 
  • Du 26 au 29 février 2020 au Grand théâtre du Luxembourg Pygmalion de rameau et amour et psyché de Mondonville avec le choeur du concert d’astree dirigé par Emmanuelle Haïm et la mise en scène de Robin Orlyn ; 
  • Du 6 au 7 mars 2020 au théâtre de Caen  dans Pygmalion de Rameau et Amour et Psyché de Mondonville avec le chœur du concert d’Astree dirigé par Emmanuelle Haïm et la mise en scène de Robin Orlyn. 

Renseignement à Emmanuelle Ifrah