« Je ne sais pas si un prix en musique est une récompense comme on prime un auteur. C’est très différent pour un musicien, le résultat dépend de la forme du jour. Pour moi la vraie récompense pour un chef d’orchestre c’est en live, devant un public. On ressent que les spectateurs reçoivent », analyse Victor Jacob, tout juste 28 ans, qui vient de se voir décerner une « mention spéciale » du jury au 56e concours de chef d’orchestre de Besançon qui s’est déroulé le 21 septembre dernier. Des lauriers inédits dans l’histoire de Besançon.

Victor Jacob chef d’orchestre photo Philippe Gromelle.
« Je le prend comme la récompense de mon parcours et de mon travail », poursuit le jeune chef. Si beaucoup de chefs ont commencé comme musicien, Victor Jacob glisse que lui est chanteur, de choeur précise-t-il, même si son parcours mentionne une école de violon et de piano. Victor Jacob a chanté dans des ensembles vocaux en se disant que devenir chef de chœur lui plairait bien et qu’il se voyait bien diriger une chorale : « Je ne voyais pas chanter toute ma vie, par contre on peut diriger toute sa vie ».
Puis il raconte qu’on lui a proposé de diriger un orchestre. Depuis cette expérience est devenue un désir. Le fait de ne pas avoir joué en orchestre n’est pas un inconvénient juge Victor Jacob : « De toute façon, un chef ne joue pas de tous les instruments. Il entretient un dialogue avec les musiciens. On perçoit ceux qui ne suivent notre message. Je pense que le comportement doit être différent devant un orchestre expérimenté ou au contraire de jeunes musiciens. A des musiciens ayant de l’expérience, ça ne sert à rien d’expliquer les intentions du compositeur, ce qu’on peut faire avec des musiciens plus jeunes. Il ne faut pas avoir la prétention de penser que le chef en sait plus que les musiciens, car souvent c’est le contraire. Je considère que le chef doit faire confiance à ses musiciens mais aussi à son instinct.»
Victor Jacob voit deux phases dans l’approche d’une œuvre : « Un travail cérébral à la maison et un travail viscéral devant l’orchestre pour transmettre ce qu’on veut dire. Il faut faire vibrer avec les tripes, comme au théâtre. La relation avec les musiciens est physique, il y a un engagement. Je sais aussi que je vais évoluer avec le temps. Quand j’ouvre une partition, j’ai une lecture différente de la précédente, c’est quelque chose que j’accepte. »
Pour se détendre, Victor Jacob s’adonne au tennis : « Je ne fais pas de compétition car il faudrait pouvoir libérer du temps et ce serait compliqué, je n’ai pas cette disponibilité. Je vais au théâtre et au concert pour écouter mes collègues. Je suis bon public avec mes amis mais c’est difficile d’avoir l’esprit totalement libre. Je me dis quand même j’aurais fait comme ci ou comme ça. »
Où voir diriger Victor Jacob ?
- Les 1er (Thonon les bains), 2 (Opéra de Vichy) et 3 novembre (Auditorium de Lyon) avec l’Orchestre des Jeunes de l’Orchestre National de Lyon dans la symphonie n°3 avec Orgue de Saint-Saens ;
- Du 8 au 10 novembre avec l’Orchestre Royal Philharmonique de Liège à Liège et Bruxelles dans un programme famille « Lac des cygnes » ;
- Les 20, 21, 22 décembre et 3 et 4 janvier avec l’Orchestre National de Montpellier à l’Opéra Comédie dans « Poil de Carotte », une cont musical de Reinhardt Wagner ;
- Les 13 et 14 février avec l’Orchestre Royal Philharmonique de Liège à Liège dans un programme Arvo Pärt ;
- Du 6 au 15 mars avec l’Orchestre Royal Philharmonique de Liège à Liège et Bruxelles dans un programme famille les Trois mousquetaires.
Renseignements à Victor Jacob