Pour cette ouverture  de la saison, le directeur de l’Opéra national d’Athènes, Giorgios Koumendakis propose « La Sonnambula » de Bellini qui sera donnée jusqu’au 29 octobre avec une distribution alternée.
Dans la lecture de l’ouvrage de Bellini, confié au metteur en scène et scénographe, Marco Arturo Marelli, exit le village et le moulin de Teresa pour plonger le public dans un hôtel-restaurant étoilé. Une tempête de neige créant le traumatisme de l’ouvrage, une congère servira de passerelle  pour maintenir l’équilibre de la somnambule. Pas de grandes traversées, ni d’effets pour l’occupation de l’espace, Marco Arturo Marelli installant des tableaux comme une successions de photographies.

Pour ce lancement de saison, il avait sous sa coupe une distribution grecque, un exemple pour des maisons d’opéra de faire confiance à la ressource in situ et de la valoriser.
Dans sa vision, Amina, fille adoptée de la meunière devient une femme de service quittant robe noire, tablier blanc et coiffe pour revêtir la robe de mariage immaculée. Il fallait trouver une soprano montrant tendresse et innocence, incrédulité souvent, ingénue par petites touches quand son amour est bafoué. Une cantatrice possédant quelque talents d’actrices est de bon aloi, alors ! Ce fut le cas avec la soprano colorature grecque  Vassiliki Karayanni à qui était dévolu le rôle titre. D’autant que la partition de Bellini est exigeante avec six arias et neuf duos et quelque trente apparitions sur scène. Dont le final tendre, explosif et vertigineux Ah non credea mirarti… Ah! non giunge, dont on a tous une version dans l’oreille. Dans sa robe rouge, debout sur la table des libations des amours retrouvées, la soprano est à son aise.
Elle est couvée du regard par le ténor Vassilis Kavayas qui doit s’escrimer pour tenir le haut du pavé face à mon amoureuse d’un soir. Il fait montre d’un timbre clair et d’aigus acérés. La mezzo Elena Marangou retrouvait sa ville de naissance en incarnant Teresa la mère adoptive, dommage que Bellini ait oublié un aria pour ce personnage, pierre angulaire de cet opéra semiseria en deux actes.
La soprano lyrique Maria Palaska joue la fourbe Lisa, amoureuse d’Elvino. Elle perce son cœur envers dans son solo De ‘lieti auguri a voi son grata.
La basse Christophoros Stamboglis retrouvait un rôle fétiche, en revêtant le costume du comte. Lui aussi se doit de jouer vocalement et scéniquement pour être crédible, il apporte sa bonhommie à son personnage qu’il sert dans les trois arias écrits pour lui par le compositeur belcantiste.
La jeune basse George Papadimitriou  prend le rôle d’Alessio. Une tessiture en devenir. Au pupitre de l’orchestre national grec et du Chœur, le chef niçois Philippe Auguin. Le maestro en résidence à Athènes s’est montré sobre et efficace, tenant le tempo, maintenant les chanteurs sous le regard.

Bruno ALBERRO

 

La Sonnambula en bref 

  • Les 16, 18, 20, 25, 27 et 29 octobre « La somnambule » de Bellini dans deux distributions à l’Opéra national d’Athènes. Direction Philippe Auguin, mise en scène Marco Arturo Marelli.

Renseignement à l’Opéra national d’Athènes.