Quand d’autres s’inquiètent de leur avenir lyrique, la mezzo Cécile Galois se dit heureuse que ses quarante ans de carrière se poursuivent avec une belle saison. Elles descendra trois fois de Nantes, où elle habite, à Marseille où elle se produira dès cette semaine dans La Reine de Saba de Gounod. Le public phocéen la retrouvera en novembre dans Barbe Bleue et en février dans Eugene Oneguine.  Sans oublier les trois ans de contrat déjà signés.

Cécile Galois ne se donne pas de date. Ses quarante ans de carrière se poursuivent. Pour quelqu’un qui n’a pas sacrifié sa vie à sa carrière, ça lui a plutôt bien réussi.  Ce qui ne l’a pas empêchée d’avoir trois enfants : « Maintenant, ils sont grands. Aussi je suis content d’être engagée et je suis heureuse de retrouver ma maison près de Nantes où les écureuils viennent manger sur la terrasse. » D’autant qu’elle n’est pas accrochée aux réseaux sociaux pour marquer les esprits :« Je me suis amusée il y a quelques temps de faire mon site, mais il n’est plus à jour. » Elle se dit que son plaisir d’être sur la scène pourrait durer encore quelques années sans ressentir de lassitude : « Le jour où je peux prendre ma retraite je la prendrais et je comprends ceux qui la prennent pour en profiter. »

Cécile Galois

Cécile Galois est attendue trois fois à l’Opéra de Marseille cette saison.

Cécile Galois admet son âge et conçoit qu’on ne lui propose plus les mêmes rôles qu’il y a trente ans : « Je suis admirative au cours des répétitions ce que mes collègues qui ont les rôles-titres sont capables de chanter. C’est sportif, je suppose que Karine (Deshayes) ne boit pas du champagne à trois heures du matin la veille d’être en scène, même l’avant-veille. Nous sommes dans la performance. C’est un métier qui nécessite beaucoup de sacrifices. J’ai eu de la chance de ne avoir pas avoir eu besoin de sacrifier quelque chose. J’aime bien vivre. Mais, la voix suit le corps. Si celui-ci fatigue, la voix fatigue aussi, même si on arrive à garder une fraîcheur vocale. Il faut changer de rôles, adaptés à son âge et à son physique. Si on écrivait un opéra pour des personnages de 50 ou 60 ans, ce serait difficile  à tenir sur toute la longueur d’un opéra. On n’aura pas d’engagement pour un rôle qui ne nous correspond plus, c’est comme ça. Je ne suis pas une diva, je fais mon job. »
Ce qui n’est pas le cas pour les garçons qui se voit donner des rôles de premier plan même en fin de carrière ? « C’est comme dans la vie», résume la cantatrice.
Ce qui la réjouit c’est de pouvoir alterner l’opéra et l’opérette : « Des directeurs comme Maurice Xiberras à Marseille ont chanté les deux. Mais c’est vrai qu’en général, on aime bien mettre les gens dans des cases : opéra, opérette. Pour moi, les deux répertoires sont compatibles et c’est un privilège d’être invitée à les chanter. » Le baroque et le contemporain ont moins d’attraits chez Cécile Galois.
Néanmoins, elle comprend que la nouvelle génération mélange les genres et se fasse reconnaître dans des niches ou des spécialisations : « C’est un métier qui est de plus en plus difficile. Je pense que le rôle des agents y est pour quelque chose. Avant on pouvait discuter directement avec un directeur de théâtre : c’est de plus en plus difficile. »

Bruno ALBERRO

 

Où entendre Cécile Galois ? 

  • Les 22, 25, 27 et 30 octobre dans La Reine de Saba de Gounod à l’Opéra de Marseille ;
  • En décembre dans Barbe-Bleue à l’opéra de Marseille
  • En février 2020 dans Eugène Oneguine à l’opéra de Marseille (Filipievna)
  • En mars et avril 2020 dans le Conte Ory à l’opéra de Metz ( Dame Ragonde)
  • En juin et août 2020 Péniche opéra Offenbach à Toulouse et en Franche-Comté
  • En octobre et novembre 2020 dans Faust à l’opéra de Limoges (Dame Marthe)
  • En décembre 2020 dans Le voyage dans la lune à l’opéra de Montpellier (Popotte)

Renseignement à l’Opéra de Marseille