Le père Kim en Joong de blanc vêtu, comme l’inspiration céleste qu’il évoque, à côté de lui Léonard Gianadda, le mécène. Tous deux étaient les invités de l’Association de l’église de la cité médiévale, présidée par Patrick Neyrat qui, avec ses prédécesseurs, se sont investis dans la réhabilitation de l’ancienne cathédrale de Vaison-la-Romaine. Kim et Léonard Gianadda sont assis sous les voûtes gothiques pour l’inauguration des vitrages artistiques, signés du premier et financés par le second. Moment solennel à lui-seul.

Plus encore quand la gorge de Leonard Gianadda se serre à l’évocation des rencontres qui l’ont conduites ici et à ce moment précis. Lui qui a connu tant de belles choses comme architecte ou voyageur éclairé, souligne son attachement à Vaison-la-Romaine. Il l’a découvert il y a cinquante ans, dit-il. Bien avant qu’il décide de rendre hommage à son frère en ouvrant à une fondation, devenue symbole de Martigny en Suisse, et depuis 40 ans, Martigny est ville jumelle de Vaison.

Avant que l’émotion mouille ses yeux, il a rappelé sa rencontre avec le père Kim, quand il a fait appel au père dominicain pour réaliser les vitraux d’une chapelle catholique à Martigny, puis il a glissé comment en visitant l’église de la cité médiévale provençale, il a eu l’envie de financer la réalisation et la pose de 19 vitraux.

On pouvait se dire qu’après ce flux d’émotions, le concert qui suivrait se devrait d’être exceptionnel pour toucher les âmes avec la même intensité. Ce qui est arrivé.

Resonance était à l’affiche de cette soirée inaugurale et sera à nouveau en concert ce dimanche après-midi. Concert financé par un mécène vaisonnais, a souligné Patrick Neyrat.

L’ensemble, composé autour du contre-ténor Samuel Cattiau et du guitariste Quentin Dujardin, a épousé les lumières du soleil déclinant pénétrant dans l’édifice religieux du XIIe siècle. Comme le père Kim a éclairé des fenêtres des tableaux abstraits pour mêler contemporanéité et patrimoine ancien, Resonance travaille sur les textes anciens et compose des musiques nourries de diverses influences.

La langue ancienne, qu’elle soit sépharade, française, toscane ou anglaise, adopte des couleurs de la guitare de Quentin Dujardin, du violoncelle de Matthieu Saglio, du violoniste Léo Ullmann ou du percussionniste Bijan Chemirani.

Dans ses compositions et improvisations, le quintet restitue un son balançant entre la musique traditionnelle pré-renaissance et des sons moyen-orientaux, donnant plus de force à la voix sacralisée de Samuel Cattiau. Mariage réussi pour réunir les siècles et rassembler la beauté, qu’elle soit dans la lumière des vitraux de père Kim ou les musiques chantées de Resonance.

Bruno ALBERRO

Prochain concert dans l’église haute

  • Dimanche 27 octobre à 17 heures avec l’ensemble Resonance ;
  • Vendredi 1er novembre à 17 heures récital poétique et musical « Advenir à la lumière » avec des textes du père Kim et de l’académicien François Cheng par Hadrien 2000.
  • Samedi 2 novembre à 16 heures concert du chœur national des Jeunes.

Renseignement à l’Association de l’église de la cité médiévale