Les 3, 4 et 5 octobre, la soprano Clara Leloup était sur la scène du théâtre de l’Odéon à Marseille où elle s’est produite dans deux opérettes en un acte Pomme d’Api de Jacques Offenbach et dans Le singe d’une nuit d’été de Gaston Serpette. Un spectacle repris par les maisons opératiques de Toulon les 15 et 16 novembre et d’Avignon en mars.

Clara Leloup ne cache pas la difficulté de son métier. La soprano compare son travail et son investissement à celui d’un sportif de haut-niveau, avec ses joies et ses contraintes. Si différence il y a, c’est qu’on pardonne plus facilement une faiblesse d’un jour à un sportif, même connu qu’à un artiste qui trouble une production.
Pour elle, chanter c’est la recherche permanente de la perfection que ce soit dans la préparation ou sur scène. Clara Leloup regrette l’avant, quand certains artistes pouvaient chanter des rôles titres à plus de soixante ans : « Aujourd’hui, il faut que le physique soit en accord avec le personnage. Le problème c’est que les chanteurs ont maintenant des carrières courtes, ça impressionne le public de voir des jeunes interpréter ces rôles, mais ça ne dure pas longtemps. On a l’impression qu’on jette les gens. On ne dit plus qu’il faut avoir la voix des personnages, mais leur représentation. Pourtant avec le maquillage, on pourrait chanter un rôle plusieurs années. »
Clara Leloup met en cause cette société de l’image et des captations vidéos à tout va : « Tout le monde filme tout. Les intentions sont souvent naïves, mais ça oblige à toujours faire un  peu attention. Ca ne veut pas dire de toujours se surveiller. Après un concert, on peut aussi boire un verre. Ce qui est compliqué c’est de contrôler ces images qui sont diffusées. »
Clara Leloup compare cette relation à l’image en contradiction souvent avec tout le travail et tout ce que le chanteur doit acquérir avant de pouvoir se produire sur scène et en concert : « Il y a toute cette technique vocale que l’on doit apprendre, mais aussi conserver cette capacité physique, à pouvoir tenir trois heures sur scène. C’est une question de musculature, pas de corpulence. Aujourd’hui, on se doit d’être aussi communicant, il faut créer un réseau et ne pas se faire oublier. Maintenant on ne plus faire que chanteur. »
Clara Leloup assure qu’aujourd’hui, le chanteur lyrique doit trouver des niches : « Bien sûr la voie royale, c’est de se produire dans de belles maisons d’opéra, mais il faut bien vivre de son métier aussi. On peut créer nos propres projets. On est obligé d’avoir plusieurs casquettes. Avec le baryton Christian Hohn, nous avons créé notre compagnie Le souffle d’Orphée. Nous sortons un spectacle de l’oubli : Maria Golovin de Giancarlo Menotti.»

Bruno ALBERRO

 

Photo François Deladerrière

Où entendre Clara Leloup ?

  • Les 15 et 16 novembre dans Pomme d’Api et Singe d’une nuit d’été à l’opéra de Toulon ;
  • Du 10 décembre au 14 janvier au Comédie Nation à Paris dans Thérapie de Couple, une pièce écrite par Christian Hohn ;
  • Le 25 février au Théâtre Le Sel à Sèvres dans le rôle de Maria dans Maria Golovin de Gian Carlo Menotti.

Renseignement à Clara Leloup