Le festival de Musiques interdites ouvrira sa XIVe édition le dimanche 10 novembre à l’Opéra de Marseille avec Le Château de Barbe-Bleue de Bélà Bartok et fermera ses porte les 30 novembre et 1er décembre avec la IVe symphonie de Gustav Mahler au Grand Théâtre d’Aix-en-Provence.

Mahler sera doublement à l’honneur pour cette XIVe édition du festival de Musiques interdites à Marseille et Aix-en-Provence. A l’église Saint-Victor, le 16 novembre à 21 heures un récital lui sera consacré avec le contre-ténor Remy Brès-Feuillet, accompagné au piano par Yoann Pourre. Il fait partie des compositeurs ou chef d’orchestre qui ont subi la vindicte de l’Orchestre de Vienne et que ses oeuvres soient interdites par les Nazis. Tout comme Mayerbeer sera interdit bien que mort quelque 80 ans avant l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Mayerbeer sera à l’affiche le 17 novembre toujours à l’église Saint-Victor de Marseille.

Mahler visages de Janus ? fort possible! Il n’est pas que victime dans cette édition ; on peut lui reprocher d’avoir interdit à son épouse Alma de composer, c’est pour cette raison qu’un récital sera réservé à sa littérature ce même 16 novembre à 20 heures, une heure avant l’hommage à son mari. Marseille n’est pas étrangère à Alma Mahler, puisqu’elle s’est réfugiée dans la cité phocéenne pour échapper de l’Allemagne nazie, avant de rejoindre les Etats-Unis où elle est décédée en 1964.

Mahler n’est pas le seul à avoir empêché un proche de composer. On peut en dire autant de Félix Mendelssohn et de son père, vis à vis de la petite Fanny. Ce qui n’a pas empêché la jeune femme d’écrire 250 lieder, inspirée par les poèmes de Goethe, Heine ou Eichendorff qu’elle a mis en musique. A entendre dans l’église Saint-Victor le 17 novembre par Lucile Pessey, soprano, accompagnée par Marion Lyotard au piano.

Le 29 novembre à 20 heures, le festival se déplacera au conservatoire d’Aix-en-Provence pour écouter des compositions rarement jouées, pour ne pas dire ignorées. Le festival rend hommage à deux Autrichiens : Erich Korngold avec la sonate n° 2 de 1910 et les Chants de l’Adieu de 1920 et Franz Schreker avec Cinq Chants Profonds écrit en 1922. Tous deux ont aussi les victimes des lois raciales du IIIe Reich. Ces oeuvres seront interprétées par la mezzo-soprano Lucie Roche et par le pianiste Vladik Polionov.

La soirée inaugurale du dimanche 10 novembre avec « Le château de Barbe-Bleue » de Bélà Bartok est le fruit d’un partenariat entre l’Opéra de Marseille et le festival Musiques interdites. Les rôles-titres ont été confiés à la basse Nicolas Cavallier et la soprano Chrystelle Di Marco, soprano dramatique.

Jean Philippe Dambreville assurera la direction musicale devant l’Orchestre national de l’Opéra de Marseille, alors que Michel Pastore assurera la mise en espace éclairée par des projections de deux peintres : Vasarely et Dali.

Bruno ALBERRO

 

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