Les Nuits musicales de Mazan sont nées avec deux dates les 15 et 16 novembre. La nature a horreur du vide, quand il se remplit avec de la musique classique, ça devient un atout. Ce qu’a ressenti Bruno Procopio, claveciniste, brésilien, formé et dipômé entre autres du Conservatoire supérieur de musique de Paris quand il a découvert La Boiserie à Mazan : « En entendant l’acoustique, j’ai eu envie de créer ici un  festival. J’ai été très impressionné qu’il y ait une salle de cette qualité dans un village. »

Outre une carrière de claveciniste, Bruno Procopio mène une carrière de chef d’orchestre et moins commun il dirige un label qu’il a fondé avec maintenant une centaine de disques pour soixante artistes : « Quand j’ai fondé Paraty je ne pouvais me limiter à un ou deux disques. Sinon on ne touche pas les distributeurs. » De l’artistique, Bruno Procopio est passé à la réalité économique pour que le label puisse vivre par lui-même.
Se rangerait-il dans la case des musiciens obligés de faire des choses à côté de l’interprétation ou de la création : « C’est un vieux constat. Mais cinq pour cent des musiciens qui sortent du conservatoire vivent des concerts ou des récitals. Les autres doivent trouver des solutions, comme enseigner. C’est un peu triste, mais c’est ainsi. »
A Mazan, Bruno Procopio a proposé un projet évolutif sur plusieurs  années et qui se déclinent en trois points : « Mon souhait est de mettre en relation les jeunes artistes et d’autres confirmés, ensuite de sensibiliser les écoliers et les collégiens enfin de créer le Jeune orchestre Rameau. »
Jean-Philippe Rameau est son Graal sans que Bruno Procopio puisse l’expliquer vraiment : « C’est la plus belle des musiques. Il y a beaucoup de choses à faire et de recherches à faire avec ce compositeur. L’année Rameau a permis un éclairage sur lui, même si on s’est limité à ses opéras les plus connus. Rameau à Mazan, c’est un clin d’œil à l’Histoire puisque sa descendante a épousé un chevalier de Gauthier de Mazan. La petite histoire dans la grande histoire.»
L’an prochain, Bruno Procopio proposera d’avancer le rendez-vous du festival avec trois dates : les 15, 16 et 17 octobre et de monter à dix dates à partir de 2021 quand sera fondé le Jeune orchestre Rameau.
Il est nécessaire un moment donné de parler argent et Bruno Procopio martèle que ce n’est pas tabou : « L’argent public est plus difficile à trouver et le mécénat n’est pas simple. Néanmoins il faut trouver des solutions et pour cela il faut convaincre le monde économique que la musique et les arts sont des valeurs ajoutés. La culture peut être le moteur de l’offre et le festival les Nuits Musicales de Mazan s’adressent à la population. Et dans la Boiserie il n’y avait pas de concerts acoustiques programmés. »

Bruno ALBERRO

 

Photo crédit Eduard Uslée

La vidéo de Bruno Procopio

Au Ier Festival les Nuits Musicales de Mazan

  • Vendredi 15 novembre à 20 heures  Ouverture du festival Oiseaux Baroques : Couperin, Haendel, Vivaldi avec Hugo Reyne : Flageolet, flûte, serinette, appeaux… ; Saskia Salembier : violon I et chant ; François Costa : violon II ; Jérôme Vidaller : violoncelle et Yannick Varlet : clavecin ;
  • Le samedi 16 novembre à 20 heures, Intégrale des Pièces de clavecin en concerts de Jean-Philippe Rameau, avec Bruno Procopio : clavecin ; Patrick Bismuth : violon ; Serge Saitta : flûte allemande (traverso) ; Myriam Rignol : viole de gambe ;

Renseignement à Bruno Procopio