Jean-François Vinciguerra a commencé épar le théâtre parlé avant d’aller vers l’opéra. Lot des barytons basses, il a débuté avec des rôles de vieux qu’il continue de chanter avec le même intérêt.

Vinciguerra. Son nom fait écho au maquis corse. Même si, pudique, il avertit qu’il n’est pas né sur l’Île de Beauté. Pourtant ce qui touche son île le retient. Plus encore quand on parle de chant lyrique. Alors, la Victoire de la musique l’hiver dernier d’Eléonore Pancrazi ne peut que le réjouir : « C’est une artiste formidable et c’est une amie. Ce serait peut-être une idée à développer de réunir sur une scène tous les chanteurs lyriques corses, d’autant que des festivals se sont arrêtés. Il faudra qu’on en parle. Quand on voit ce qu’a fait Robin Renucci, c’est formidable. »

Jean-François Vinciguerra arrive à l’âge de la maturité, voire de la plénitude : « J’ai commencé à 25 ans à chanter des rôles de vieux, je reste dans ma lancée d’interpréter des Bartolo (le Barbier de Séville) ou des Capulet (Les Montaigu et les Capulet). Avec les années qui passent, j’aborde mes personnages avec une sérénité différente mais toujours le même plaisir. La différence entre chanter ces rôles à 26 ans ou à 52 ans c’est je dépense une autre énergie et j’ai une bonne résistance. A 26 ans, on est plus démonstratif, avec l’expérience on apprend à s’économiser à certains endroits. C’est le métier qui nous apprend tout ça.»
Dans la mémoire collective, la tessiture basse ramène à l’école russe ou bulgare et les grandes voix. Pour Jean-François Vinciguerra, les choses changent : « Ce qui est important, c’est la musicalité. Il faut aussi se rappeler que des rôles ont été écrits aussi par rapport à des lieux. Au XIXe siècle en France, les compositeurs n’écrivaient pour des chanteurs qui allaient se produire dans une salle de  2500 personnes. Ça ne m’empêche pas de me nourrir en écoutant les anciennes voix.»
Jean-François Vinciguerra glisse que ça fait trente-trois ans qu’il est dans la métier et qu’il a beaucoup servi l’opéra bouffe : « Je profite de chaque instant de ma vie professionnelle. C’est un métier où le chanteur fait plaisir aux gens. Nous sommes dans l’éphémère et on se doit de bien interpréter son personnage. »
Depuis quelques temps, rappelant qu’il a commencé l’art de la scène par le théâtre, Jean-François Vinciguerra se consacre aussi à la mise en scène avec une seule intention : que les chanteurs ne soient pas mis en difficulté. Dans sa bouche ça ne signifie pas que le metteur en scène ne puisse pas donner sa vision de l’ouvrage : « Ce qui me dérange c’est d’entendre c’est le Barbier de Séville d’untel ou untel. Non, c’est le Barbier de Rossini. Ça me dérange aussi une Bohème (de Puccini) dans l’espace ou un Cosi fan tutti (de Mozart) dans un fastfood. Je préfèrerais qu’il n’y ait pas de création si c’est juste pour faire le buzz. Par contre je défends la vraie direction d’acteurs comme le faisait Giorgio Strehler (1921-1997). Ca m’arrive de demander à un chanteur s’il peut interpréter un air couché en lui expliquant que ça sert l’ouvrage. S’il ne veut pas, on trouve une autre solution ; l’interprète doit se sentir à l’aise, c’est ce que je garde à l’esprit. De toute façon, quand le rideau se lève, sur la scène il n’y a plus que les artistes, le metteur en scène n’est plus là.»

Bruno ALBERRO

 

La vidéo de Jean-François Vinciguerra

Où entendre Jean-François Vinguerra ?

  • Le 16 novembre : TIEMPO DE TANGO, LE TANGO DANS TOUS SES ÉTATS ! – Centre Universitaire Méditerranéen (CUM)
  • Le 30 novembre : TIEMPO DE TANGO, LE TANGO DANS TOUS SES ÉTATS ! – Festival Les Milles Musicaux – La Trinité-sur-Mer ; Le 2 décembre : CONCERT ROSSINI à RADIO CLASSIQUE / EVE RUGGIERI – Thermes Marins de Saint-Malô
  • Le 24 janvier 2020 : OPÉRA EN FOLIE ou PASSE TON BACH D’ABORD ! au Théâtre de Cusset; 
  • Les 16 et 17 mai 2020 : L’ÎLE DE TULIPATAN – JACQUES OFFENBACH – Mise en Scène et Interprétation à la Villa Marguerite à Vichy ;
Des croisières dont Jean-François Vinciguerra a la direction artistique : Fjords, Iles Lofoten, Cap Nord (Rivages du Monde)
  • Du 15 au 25 juin avec le flûtiste Philipe Depetris, le baryton-basse Jean-François Vinciguerra et le pianiste Thomas Palmer ;
  • Du 25 juin au 4 juillet avec la mezzo-soprano Lamia Beuque, la pianiste Véronique Briel et le baryton-basse Jean-François Vinciguerra ;
  • Du 20 au 30 juillet avec la mezzo-soprano Marie-Ange Todorovitch, l’accordéoniste Roland Romanelli, la chanteuse Rébecca Mai, le pianiste Bruno Membrey et le baryton-basse Jean-François Vinciguerra.

Renseignement à Jean-François Vinciguerra